L'histoire :
Pour Igor, auteur de bande dessinée, se lancer dans ce milieu n’a pas été simple. Sortant de l'école avant le terme de son année, le jeune homme s'essaie à l'exercice et trouve d'emblée un partenaire de choix en la personne de Philippe Caza, dessinateur émérite. Ensembles, ils établissent un projet énorme, mais qui ne parvient pas à convaincre l'éditeur, malgré leurs efforts. Ce premier coup du sort le décourage passablement. Igor retourne dans son fief de provençal, afin de se ressourcer. Finalement, il finit par décrocher un travail d'illustration pour lequel il sera payé bien moins qu'escompté. Vacciné de la BD, Igor s'essaie au jeu vidéo. Un jour, il propose donc ses idées et ses dessins au studio de cinéma Jim Henson's creature shop, qui avait réalisé le fameux film Dark Crystal, qui l'a longtemps marqué. Le jeune français, tout de noir vêtu, débarque donc en Angleterre et commence une étonnante expérience dans le cinéma…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Connu sur la toile sous le pseudonyme de Black Frog (pour les anglophones) ou La Grenouille Noire (pour nous autres « froggies »…), Igor-Alban Chevalier est un auteur plus connu pour sa participation active au forum CaFé SaLé, que pour ses BD. Cela risque bien de changer, puisque CFSL Ink, une nouvelle branche éditoriale indépendante d'Ankama (chapeauté par Kness, notamment), sort aujourd'hui le premier tome des Carnets de la Grenouille Noire, un projet étonnant et ambitieux. Notez le concept : l'auteur a réalisé durant un mois complet dix planches par jour et les a publiées initialement sur le net. Véritable bourreau de travail, le surnommé La Grenouille Noire s'est acquitté de cette tâche avec une véritable réussite. Durant 300 pages (donc), il livre sans tabous son parcours dans le monde de la BD, du jeu vidéo et du cinéma, ses plans galères et ses espoirs. En bref, il propose son autobiographie, vraiment intéressante, qui montre un véritable savoir-faire narratif. L'envers du décor surprendra peut-être certains lecteurs, mais pour le coup, le partage de cette expérience est véritablement intéressant. Le style de dessin est en revanche plus atypique, puisque le trait est épais et l'encrage très appuyé. Dans un premier temps, le rendu n'est pas forcément très emballant… Mais au fil des pages, on découvre une véritable profondeur dans les dessins, et une évolution notable en fin d'album. Le petit format de l'ouvrage apporte un cachet supplémentaire à ce carnet numéroté « zéro ». Car d'autres devraient suivre, cette fois-ci consacrés à des récits imaginaires…