L'histoire :
Depuis la mort de leurs amis les frères siamois, les jumeaux aveugles ont reçus les consignes d’un bien mystérieux personnage : le Baron Grenouille. Celui-ci leur indique que leur invention doit être découverte du plus grand nombre. Comme la guerre de 14-18 vient de se terminer, les frères choisissent donc l’Amérique ambitieuse et solide pour terrain d’expression. Ils font leurs adieux à leurs parents, puis prennent le bateau en direction du nouveau monde. Le Baron, qui avait promis de les rejoindre ultérieurement, compte s’y rendre grâce à Pâquerette, la créature engendrée dans les sous-sols de l’orphelinat. En chemin, il se trouve un compagnon supplémentaire : un petit garçon d’une dizaine d’année, répondant au nom d’Erich, qui a vu son biplan s’écraser. Heather May Griffith est une passagère du bateau vers les Etats-Unis. La jeune anglaise, qui vient de fêter ses 22 ans, cherche le bonheur. Son regard se pose alors sur les jumeaux aveugles, éveillant en elle un intérêt étrange. Pendant la traversée et même après, leurs relations changent et évoluent au point que les deux garçons lui avouent le but de leur émigration.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les carnets de la Grenouille noire sont un concept étonnant à plus d’un titre. Notamment, leur auteur Igor-Alban Chevalier – alias BlackFrog ou La Grenouille noire – dessine plus d’une dizaine de pages par jour durant un mois et raconte ainsi un récit de longue haleine mettant en avant un univers très original. Le premier volet, The moo factory, prenait place dans un orphelinat français où deux frères siamois s’essayaient à de sombres expériences avec l’aide de jeunes frères aveugles. Après les événements terribles intervenus en fin de volume, ce second épisode raconte le parcours aux Etats-Unis des jumeaux et leur relation avec une jeune anglaise. Se baladant allégrement entre fantastique et romance, l’album bénéficie d’une narration toujours aussi agréable et d’un aspect follement décalé. Le Baron Grenouille qui voyage avec Pâquerette et Erich en direction des Etats-Unis (ou en tout cas le croient-ils) confirme cette impression. Les dessins restent dans la lignée des précédents épisodes, révélant un encrage appuyé et un style particulier. Une lecture originale sur bien des points.