L'histoire :
Au mois de mars, un étrange cavalier arrive aux portes du château. Alors qu’il croise la reine se promenant au beau milieu des bois enneigés, il se jette sur elle et essaie de la violer. Une fois au courant, le roi tranche sur le sort du malheureux : après un tabassage en règle, il le laisse mourir à petit feu attaché au pilori. Le souverain se rend ensuite auprès de sa femme, mais après quelques palabres une dispute éclate. Déçu, Roland demande à son valet Hughes de préparer le nécessaire pour se rendre en Terre Sainte. Et surtout, qu’il n’oublie pas l’épée de son défunt père. La nuit est mouvementée pour le couple royal. Les râles du prisonnier se font entendre dans tout le château. Le soleil se lève et le cortège du roi part enfin. Restant dans la forteresse, la reine peut alors voir son malheureux mari recevoir la déjection d’un oiseau passant par là. La route pour la Terre Sainte est longue, durant laquelle Roland est rejoint par d’autres souverains. Alors que son cortège souffre de nombreux coups du sort, les autres rois en viennent à penser que leur ami porte la poisse et qu’il vaudrait mieux le tuer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Œuvrant depuis quelques années dans la revue Cheval de Quatre, le tandem Rémy Benjamin (scénario et couleurs) et Pero (dessins) livre avec Un jour sans un titre véritablement étonnant. Il raconte le périple d’un roi partant pour la Terre Sainte, à qui il n’arrive que des problèmes, dans un contexte historique un peu étonnant. Si les environnements et l’histoire laissent croire à un classicisme de rigueur, les dialogues surprennent par leur ton contemporain, qui déstabilisera plus d‘un lecteur dans un premier temps. Pourtant, une fois qu’on est habitué, ce one shot devient convaincant. Les rebondissements peu nombreux s’enchainent agréablement, jusqu’au final absolument épatant. En terme de comparaison, cette fin pourrait rappeler celle du premier tome de Need (ceci est mon corps) et dans une moindre mesure celle du premier cycle de La quête de l’oiseau du temps. La surprise fonctionne à 100% et c’est probablement là le gros point positif d’Un jour sans. Avec un trait évoquant celui de Ruppert de Mullot, par sa finesse, mais auquel il manquerait encore un peu de maturité, les dessins de Pero se révèlent de bon niveau. Il faudra désormais compter avec ces auteurs, pour qui il s’agit de la première BD. Une très bonne surprise.
