L'histoire :
Il est 20 heures à Lyon, lorsque Valéry se réveille. À peine a-t-il ouvert les yeux, qu'il souhaite boire une bière. Il se rend dans un bar, sa route croise celle de deux policiers, qui discutent des multiples coïncidences entre les morts d'Abraham Lincoln et de JFK. En sortant du tramway, Lorenzo voit la patrouille de police et fait tout pour ne pas se faire remarquer il avance d'un pas vif vers l'immeuble où Malika, une jeune fille, est consignée par sa mère. Celle-ci ne souhaite pas voir son enfant traîner dehors, car elle a peur que des garçons s'intéresser à elle alors qu'elle est déjà promise au mariage. La jeune fille appelle discrètement Pierre et lui annonce qu'elle aura du retard. Ce dernier prend bien les choses, la connaissant depuis la cinquième et surtout… il est éperdument amoureux d'elle. De l'autre côté de la rue, une femme s'habille pour sortir. Elle doit retrouver l'une de ses amies, mais son mari n'est pas dupe, il sait qu'elle voit un homme, et il ne souhaite pas laisser passer cela...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Titre d'un album des Chemical Brothers, We are the night est également la nouvelle série d'Antoine Ozanam, un scénariste prolifique et atypique, dont certains titres ont récemment marqués le PBF (paysage bédéphile français), comme E dans l'eau ou Le roi banal. Avec le premier tome de ce diptyque, il propose de suivre un casting de 19 personnalités différentes, qui au final se croisent le temps d'une nuit. Certes, le principe n'est pas inédit, puisque le film Collision (de Paul Haggis) avait déjà exploité cette forme de narration. Ozanam s'en sort extrêmement bien avec ces lyonnais. Toujours limpide, le tome transpire les influences cinématographiques et les transitions entre chaque personnage le reflètent encore plus. Malgré le nombre des protagonistes, le récit est mené intelligemment. A l'instar d'un puzzle, il place les pièces les unes dans les autres de façon très logique. Kieran offre des dessins au trait réaliste rappelant sur certains aspects l'italien Gipi. Sa colorisation enrichit également l'ensemble et apporte une atmosphère digne des meilleurs polars du genre. Avec une mécanique parfaitement huilée, ce premier tome a tout pour plaire. Espérons que la suite concrétise tous les espoirs que les auteurs auront pu susciter…