L'histoire :
Sascha arrive en Chine, à Chengdu. Le voyage en avion se passe sans encombre, il est accueilli à l'aéroport par Karl et sa compagne Linda. Pour l'instant, Karl l'invite à rester chez eux. Après lui avoir fait visiter l'appartement, il montre à Sascha sa chambre et le canapé où il va dormir. Bien sûr, tout ceci est provisoire, il est persuadé qu'il trouvera un appartement facilement. Après tout, on est à Chengdu, pas à Hambourg ! Quelques jours plus tard, Linda emmène Sascha pour visiter un appartement. Les propriétaires montrent leur appartement mais expliquent à Sascha qu'il n'est disponible qu'à partir d'août, alors que le jeune Allemand en a besoin de juillet à septembre. Karl a une idée : Brian a un appartement qu'il peut partager en colocation. Sascha s'y rend et Brian lui montre l'appartement qu'il partage avec sa compagne et un chat. Sascha répond qu'il réfléchira à leur proposition.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sascha Hommer livre ici une bien singulière autobiographie, façon carnet de voyage. Il raconte en effet son séjour de quelques mois dans la ville de Chengdu. Ou comment un Européen (Sascha est Allemand) se retrouve confronté à une société autre et totalement mondialisée. Le récit est très détaillé, sur un rythme lent et ponctué d'anecdotes quasi banales. C’est bien simple : on a l’impression d’être présent avec l’auteur qui rend compte de tout et surtout des choses les plus anodines en apparence. Le graphisme choisit de cacher tous les visages de ceux qu’il connaît (dont le sien),ce qui n’est pas le cas des les passants anonymes qui, eux, ne portent pas de masque. Ce choix étrange renforce l’impression de déshumanisation de l’ensemble. L’auteur semble étranger à tout et pas seulement parce qu’il est plongé dans un autre pays. Les émotions sont donc presqu’absentes et les dialogues absurdes. Loin de juger un pays ou une culture, Hommer observe, indifférent, des sociétés qui le dépassent de plus en plus. Parfois, le carnet se fait référence historique ou étalage culturel ; des informations sont données au compte-gouttes comme l’importance de Mao, la misère sociale, l’absence de spectacles culturels ou le tremblement de terre de Sichuan en 2008. Le dessin en noir et blanc devient alors réaliste et souvent efficace. Malgré tout, le lecteur a l’impression d’errer dans ce récit sans âme. Quel était l’objectif de l’auteur : dénoncer un monde qui le rebute ? Montrer les absurdités d’une société capitaliste ? Témoigner des changements de l’époque contemporaine ? En tous les cas, le propos est étrange sinon original. A vous de voir si vous voulez voyager aussi loin…
