L'histoire :
Dans une grotte profonde, une étrange créature poilue aux longues oreilles joue du tambour. En un mouvement de va-et-vient, la grotte semble se refermer et s'ouvrir sur la bête... En surface, Rosemarie et Holger, un vieux couple d'archéologues, mènent un dernier chantier de fouilles, sans grande surprise à l'arrivée. Holger est désespéré, blasé, frustré : « c'est si difficile de trouver quelque chose de nouveau ! Tout est déjà mis au jour, découvert, exhumé ! La terre est vierge de tout secret ! »... Rosemarie tente de le rassurer, mais en vain. Holger devient fou et détruit le chantier à l'aide d'un marteau-piqueur... La société archéologique d'Ursula va pourtant lui pardonner, une nouvelle fois. Deux mois plus tard, un autre chantier reprend en compagnie d'étudiants. De nouvelles fouilles vont mettre au jour les vestiges d'une mystérieuse civilisation souterraine, tandis qu'au même endroit, une femme va se transformer en cobaye humain pour les besoins d'une expérience scientifique. La rencontre entre cette jeune fille et des créatures étranges va bouleverser les repères de chacun...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La roche au tambour, publiée par l'éditeur suisse Atrabile, constitue la première BD pour son auteure, Marijpol, lauréate du prix du meilleur scénario au festival d'Erlangen. Fantaisiste et fantastique, le récit feint l'entrée en matière réaliste – un couple d'archéologues revenus de tout – pour bifurquer rapidement vers un univers fantasmagorique et cocasse, peuplé de créatures poilues, de marionnettes, de tambours et de plantes géantes où l'émerveillement devient la règle, à travers la découverte d'un monde fabuleux et insoupçonné. Un émerveillement largement nuancé par des passages plus angoissants et inquiétants dans des souterrains hostiles en apparence, mais source en réalité d'une fabuleuse quête de soi. La roche au tambour, qui vaut par son univers décalé sur lequel plane une menace irrationnelle, a le charme des premières fois, celles où un monde des possibles s'ouvre devant nous, entre naïveté, rêve et fantastique : découverte d'une civilisation enfouie, expériences scientifiques inédites, rencontre féconde avec l'altérité... Si la fraîcheur de l'ensemble enthousiasme malgré des passages bavards, il reste toutefois des séquences hermétiques ou obscures, pas toujours lisibles ou compréhensibles immédiatement. Pour voyager entre ciel et terre, Marijpol nourrit ses pages de sa mine de plomb surréaliste ou évocatrice, peignant des tableaux pleines-pages de toute beauté qui mettent en scène des sortes de chauves-souris aux masques parfois terrifiants. Une quête pour redécouvrir et échapper à la fatalité du temps. Une plongée dans les grottes pour apprendre à renaître à l'air libre. L'évocation de cette magie surréaliste pourrait bien vous séduire...
