L'histoire :
« Biozone » est une sorte de complexe zoologique géant, qui reconstitue et respecte les différents biotopes des nombreuses espèces qu’il abrite. Théoriquement, des touristes peuvent venir contempler tranquillement tous ces animaux… en pratique, les pensionnaires ont tendance à avoir des comportements pour le moins caractériels ! Lorsque Réjean, l’un des zoologistes, fait visiter le centre à un groupe d’investisseurs japonais, il demande à tous ses zouaves d’être le plus naturel possible à l’intérieur de leurs milieux sauvages. Or par exemple, Marco la loutre est complètement abruti et se met à imiter Pollux le castor en train de bouffer une buche. Virgile le caïman, malgré sa myopie, parvient à croquer la jambe d’un japonais et il y en a même un qui n’aurait jamais du se pencher par-dessus l’aquarium des piranhas. Le directeur insiste aussi pour que Réjean intègre à son équipe un nouveau stagiaire : son neveu Samuel, cheveux long et casque audio vissé sur les oreilles. Baxter le lynx s’occupe alors de lui faire visiter les différentes zones. Samuel reste notamment interloqué devant le savoir scientifique des tamarins (singes) jumeaux Igor et Grishka…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au travers de courtes histoires de 2 à 4 pages, mais aussi de gags en une planche ou de dessins uniques autonomes, les québécois Frédéric Antoine (au scénario) et Yohann Morin (au dessin) mettent ici en place une nouvelle série humoristique à fort potentiel. En effet, comme le prouve Nicolas Poupon avec ses Fonds du bocal et autres Cris de l’autruche, le registre animalier offre un vaste territoire de gags en tous genres, ne serait-ce que par la diversité des espèces et des biotopes. Or, la diversité est justement le credo de cette Biozone, un centre sensé recréer moult microcosme naturels d’épanouissements zoologiques. En réalité, les auteurs se sont inspirés du Biodôme de Montréal, célèbre musée-zoo qui recrée 5 écosystèmes des Amériques. Un duo d’animaux récurrents (un lynx teigneux et une loutre abrutie), accompagnés de leur gardien Réjean, animent donc les 46 planches de ce premier tome, en compagnie de nombreux seconds couteaux truculents (caïman myope, pingouin sénile, singes scientifiques, paresseux dormeur, crocodile goinfre…). Diversifiés, les ressorts et les chutes des gags sont plutôt rigolos, à défaut d’être totalement bidonnants. Le dessin, aux atours stylisés et aux aplats de couleurs bariolés, est parfaitement adapté au registre et bien en place. Une bonne surprise, donc, que cette mise en bouche, sur le marché de l’humour en BD très disputé et néanmoins souvent terne…
