L'histoire :
Arsène Lupin enquête sur le meurtre de Maurice Guercin et sur des apparitions fantomatiques au sein du manoir de la « Barre-y-va », qui appartient à deux sœurs fort séduisantes, Catherine et Garance Montesieux. Malgré le déploiement de forces de police tout autour de la propriété, le fantôme de leur grand-père réapparait. Sous l’identité de Raoul d’Avenac, Arsène joue donc les protecteurs pour toute la nuit et… il tombe amoureux des deux sœurs. Il avait pourtant juré fidélité à feu son épouse Raymonde, tuée il y a quelques années par Sherlock Holmes. Le lendemain, Catherine et Garance Montesieux décident de s’en retourner à leur appartement de Rouen. Mais avant de partir, Catherine fait une dernière promenade avec d’Avenac le long de la mystérieuse rivière, jusqu’aux énormes pierres qui ont mystérieusement changé de rive. Ensemble, ils décident d’aller questionner la mère Vauchel chez elle, dans une maisonnette proche. Mais ils la découvrent « suicidée », pendue à une poutre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second opus referme une enquête policière aussi rocambolesque que mal fagotée. Le scénariste Jérôme Félix a assurément voulu rendre hommage à l’aventure que Maurice Leblanc avait écrite pour mettre en valeur son Arsène Lupin, face à un Sherlock Holmes « dégradé » (rebaptisé Herlock Sholmes dans le recueil publié en 1907). Ici, autour d’un manoir normand, les meurtres et les fantômes se succèdent, tout comme le mystère d’un dolmen qui change de rive et d’un filon d’or qui n’apparait que durant les équinoxes. Sur ce contexte déjà bizarre, se joue un inextricable jeu de faux-semblants, où Lupin se fait passer pour un autre, voire pour Holmes, tandis que Holmes se fait passer pour un autre aussi, jusqu’à exister deux fois sous deux apparences qui n’ont rien à voir… et sans que la participation du premier ne soit jamais expliquée. Se trame aussi quelques intrigues sentimentales complexes – quand on sait que jadis, Holmes a tué la femme de Lupin. Bref, la narration est vraiment trop branlante et confuse pour qu’on puisse s’attacher et comprendre. Dommage, car pour le coup, l’explication de la présence d’or dans la rivière les soirs d’équinoxe est originale et astucieuse. Le dessinateur Alain Janolle déploie avec toute l’expérience qu’on lui connait sa griffe semi-réaliste élégante, avec quelques jolies vues variées sur le manoir (authentique, quoiqu’à un autre endroit et sous un autre nom).
