L'histoire :
Lucas est mort sur son lit d’hôpital, flingué à bout portant par un mystérieux tueur. Mort ? Pas tout à fait… car juste au moment ou la balle lui a explosé les cervicales, grâce à une injection préalable de ProgNC de la NeedNC, il a eu le temps de transférer son esprit dans le corps d’un « hôte », Nolan Whitacker, habitant des quartiers pauvres. Lucas-alias-Nolan n’a désormais que 4 heures de « location » de cette enveloppe charnelle qui n’est pas la sienne, pour découvrir qui l’a tué et pourquoi. Toutefois, son premier gros souci, c’est de passer inaperçu parmi les proches de son hôte, qui ne s’expriment qu’en tschippy (langage latino-anglais des banlieues). Un gamin dealer braque déjà un flingue sur sa tête, lui demandant de s’éjecter de ce corps qui n’est pas le sien. Lucas-alias-Nolan arrive à négocier sa fuite et tombe aussitôt sur Jenny, sa copine, qui est descendue dans les bas-quartiers à sa recherche. C’est alors que survient le second problème : le tueur Franck Faller de la NeedNC dispose de moyens de repérage instantanés et poursuit lui aussi sa traque dans les bas quartiers. Une incroyable course-poursuite s’engage alors, Lucas devant s’éjecter régulièrement de corps en corps, dès qu’il est repéré. Il ignore encore que le responsable de ce bazar n’est autre que son propre père, qui cherche à récupérer de mystérieuses gélules…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ouf, le suspens n’aura pas été trop cruel : à peine un mois après l’incroyable mise en bouche de ce cyber-thriller d’anticipation haletant, les éditions Bamboo nous offrent déjà la conclusion du… premier cycle ! Et oui : le scénariste Damien Marie éclaire certes les principales zones d’ombre, mais sa conclusion surprenante appelle inévitablement d’autres développements éminemment passionnants. Assez dense, le premier tome nous présentait en détail ce contexte social futuriste, les technologies en vogue et l’état d’esprit d’une jeunesse dorée et débauchée, sorte d’aboutissement ultime et insipide d’une classe de nantis. Cette suite se révèle beaucoup plus punshy, avec en point d’orgue une course-poursuite d’un genre nouveau, qui voit les protagonistes zapper leurs esprits d’un corps à l’autre, en se poursuivant à travers les bas-quartiers. Il est conseillé d’être bien concentré, d’ailleurs, pour suivre précisément la logique de parcours des protagonistes… qui les amène à une situation extrême et astucieuse ! Sans doute grisé par l’adrénaline, le dessin réaliste de Sébastien Goethals est un chouya moins appliqué que sur le tome 1, notamment sur la fin, alors que Lucas obtient des révélations abominables de son père. Si ce final laisse un peu le lecteur dans l’expectative, il se rapproche de certains débats de notre actualité présente, et fait froid, très froid dans le dos… Fourmillant d’idées intéressantes et cruciales pour l’avenir de l’humanité (pas moins), ce (premier) diptyque ravira franchement les amateurs d’anticipation…