L'histoire :
On dit que le sport est universel. Le rugby, lui, ne l’est pas. C’est pourtant le seul jeu ouvert aux grands comme aux petits, aux minces comme aux gros, aux poussifs comme aux véloces. Mais il réclame de l’intelligence pour en assimiler les règles, du courage pour martyriser son propre corps et de la persévérance pour repartir sans cesse au combat. On dit que c’est une guerre qui n’a pas de nom, où la violence et l’agressivité rivalisent avec la solidarité et l’altruisme. Comme le sont les passions, le rugby n’est qu’un bréviaire de l’excès. Excès d’émotion, excès de souffrance, excès de plaisir. On défend son bout de terrain comme on défend une tranchée, on défend son maillot comme on défend son village car on n’est pas d’ici, et pas de là-bas. On se rentre dedans comme on s’évite, on s’évite comme on s’affronte, on s’affronte comme on se respecte. Toujours avec humilité car il n’y a qu’une star au rugby et c’est le rugby !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La coupe du monde rugby en France est l’occasion de mettre un coup de projecteur sur 4 joueurs du Racing Club de France (Franck Mesnel, Jean-Baptise Lafond, Philippe Guillard et Eric Blanc) qui, dans les années 80, ont permis de donner un nouveau souffle à l’ovalie. A l’époque, le centre de gravité de ce sport était le Sud-Ouest, mais 4 joueurs parisiens fantaisistes, audacieux et talentueux vont changer la donne. Ceux qui se font appeler « Le showbiz » vont attirer la lumière par leur attitude décalée sur, et en dehors des terrains de rugby. Cette épopée qui est racontée par Marcel Francotte, un des cadres sportifs du club, est riche de détails. Ces joyeux drilles vont notamment se faire remarquer par des tenues originales sur le terrain, comme jouer avec des bérets ou encore porter des nœuds papillons roses. Le retentissement médiatique de ce nœud papillon rose conduira ces joueurs à exploiter ce logo en créant leur propre marque de vêtements. Cette bande de potes ira jusqu’à enregistrer une chanson. Au-delà de leurs coups d’éclats, ces joueurs parisiens décrocheront le titre de champions de France en 1990 avec le Racing club, mais se paieront également le luxe, en équipe nationale, de battre des adversaires prestigieux. A la lecture de cet album qui ne s’adresse pas uniquement qu'aux passionnés, il se dégage une certaine insouciance, une liberté chez ces joueurs : le rugby est une fête, un amusement. Il transpire un réel esprit de collectif, d’amitié, de compétition saine, qui rend ces rugbymen attachants. Le dessin est saisissant de réalisme : on a parfois le sentiment qu’il s’agit de photos retravaillées. En guise de conclusion, un dossier avec de nombreuses photos d’archives rappelleront des souvenirs aux férus de ce sport populaire.
