L'histoire :
Membre de la grande cité de Shiwona et du haut de ses dix ans, Aigle Dans Le Ciel chasse l’antilope avec ses deux amis et compte bien devenir un grand chasseur. Néanmoins, après avoir traqué l’animal depuis un long moment, ses amis tentent de le convaincre d’abandonner et de faire demi-tour. Persuadé d’être protégé par son totem, le Grand Aigle, Aigle dans le ciel remballe ses potes et poursuit sa traque en solo. En plein désert, il réussit enfin à atteindre sa cible mais il aperçoit au loin une tempête de sable en approche… En attendant son passage, l’enfant se couche sous la bête en guise de protection et la remercie d’ailleurs de servir d’abri. Cependant, Aigle dans le ciel constate finalement que cette tempête de sable est provoqué par les chevaux d’une armée de k’ohanna, ceux que sa tribu surnomment « les blancs à bouche poilue ». Du coup, il sort discrètement de sa cachette pour prévenir les siens, mais il est rapidement repéré ! Changeant de tactique, le jeune indien fonce à toute vitesse dans une autre direction pour éloigner l’ennemi des siens. Hélas, sa supercherie est finalement mise à jour et l’ennemi repart dans la bonne direction. Seul l’un d’eux décide de poursuivre la traque pour éliminer le gamin. La course-poursuite se termine au sommet d’une montagne…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’année dernière, Tiburce Oger nous offrait un passionnant recueil de western comptant 14 histoires mises en images par un impressionnant collectif d’artistes, la crème de la crème dans le registre. C’est donc avec plaisir qu’on découvre que l’auteur remet le couvert cette année ! Toujours constitué de 120 pages, ce nouvel album contient ici 16 histoires de une à neuf pages. Avec la collaboration d’Hervé Richez, le scénariste nous fait découvrir quatre siècles de colonisation de l’Homme blanc sur les terres américaines. Un génocide qui coûtera la vie à pas moins de 14 millions d’amérindiens. On suit ainsi des récits s’étendant de 1540 à 1889 et chaque fois mis en images par un autre artiste. On retrouve certains noms qui étaient déjà présents sur l’album précédent comme Ronan Toulhoat, Félix Meynet, Dominique Bertail ou encore Michel Blanc-Dumont. Mais on trouve aussi de nouvelles signatures comme Matthieu Lauffray, Laurent Astier, Derib ou Jef. Pour lier l’ensemble des récits, Tiburce Oger a aussi eu l’idée de faire observer l’Histoire et ces événements par le Grand Aigle, divinité des indiens, mais également de mettre en scène plusieurs personnages ou leurs descendances au fil des récits et des années. Bref, cet album relatant une période assez sombre et finalement assez méconnue de l’Histoire de l’Amérique est particulièrement plaisant à lire et à découvrir pour tout fana de récit western. Un album de cette qualité, on veut bien en avoir tous les ans !