L'histoire :
Après le décès « accidentel » de Pique-bouffigue, Ugolin et le Papet ont rebouché discrètement la source qui se trouvait sur le terrain de la ferme des Romarins. Ces derniers espéraient racheter à un prix modique cette propriété et ainsi y cultiver des œillets. Malheureusement pour eux, Jean Cadoret, un bossu qui a hérité de la ferme, vient y emménager avec sa femme et sa fille. Ce dernier est bien décidé à s’installer pour y cultiver la terre et élever des lapins. Le Papet conseille alors à son neveu de se lier d’amitié avec cet inconnu venu de la ville qui bouleverse leurs plans. Pour les deux paysans, il faut à tout prix cacher l’existence de la source et que le bossu se décourage rapidement. Jean ne ménage pas ses efforts pour travailler cette terre aride. Pour son plus grand bonheur, les éléments vont lui être favorables et la pluie va lui permettre de remplir sa citerne et arroser ses plantations. Malheureusement, ce répit va être de courte durée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce second volume de Jean de Florette vient clore la première partie de L’eau des collines, un des chefs d’œuvres de la littérature française écrit par Marcel Pagnol. Cette adaptation BD est fidèle au roman original et restitue avec la même intensité le caractère dramatique de l’histoire. Dans cet incroyable décor de la Provence, chère au dramaturge, on retrouve des personnages durs, rustiques, dans un environnement rural qui tolère difficilement la différence. Ugolin est un paysan un peu idiot, fourbe, soumis à son oncle, le Papet, qui est, quant à lui, un homme cupide et froid. Ces derniers vont mettre en place une ruse pour faire main-basse sur le terrain dont a hérité Jean, un bossu courageux, utopiste, aveuglé par son obstination. Manon, qui n’est encore qu’une enfant, occupe pour le moment un second rôle, mais le lecteur comprendra vite ce qui va se jouer dans la seconde partie de ce diptyque. Loin des romans nostalgiques qu’a pu écrire Pagnol, c’est bien la noirceur de l’âme humaine qui est au cœur de ce récit fascinant. Le talent des auteurs est d’avoir su préserver la magie de la plume de Pagnol, à la fois simple et envoûtante. Le lecteur ne restera pas indifférent à cette intrigue prenante et à ces personnages hypnotisant. C’est Christelle Galland qui succède avec brio à Alexandre Tefenkgi : son graphisme est d’une ressemblance confondante. Les paysages sont mis en valeur par un trait assuré et des couleurs lumineuses.