L'histoire :
Alexandra vient de revenir les yeux en larmes et quelques affaires sous le bras dans l'appartement de Florent et Léa. Elle ne supporte plus Jean-Fab qui lui fait subir ses états d'âme de pervers narcissique. Elle veut à tout prix le quitter, tout en avouant sa dépendance à l'égard de celui qui l'appelle sa « princesse ». Florent était sur le point de s'endormir sur le canapé du salon, après la longue dispute qui a suivi son aveu à Léa qu'il avait pris une pilule de viagra. Le doute que cette révélation a semé dans l'esprit de la très belle femme de 48 ans est allé évidemment au delà des intentions de son compagnon, qui cherchait à s'appuyer sur la petite pilule bleue pour une soirée de sexe complice. Mais la copine blonde, elle aussi très belle, a besoin d'aide. Léa tente de la soutenir dans son envie de quitter Jean-Fab, mais elle sent bien qu'elle est prête à renoncer, et à céder aux SMS insistants de son mec. Lorsque ce dernier annonce qu'il revient la chercher à l'appartement, il faut aller à sa rencontre et l'empêcher de monter. Florent ne veut pas se lancer dans une bagarre probable. Et Léa hésite à laisser son homme seul en compagnie d'Alexandra. Son érection artificiellement provoquée mais persistante est encore là.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jim a réussi à trouver un titre des plus inattendus pour son nouveau récit en deux volumes, dont le premier épisode s'était terminé sur l'image d'Alexandra devant la porte d'entrée. Lorsqu'on apprend que l'érection de Florent est due à une pilule de viagra, on peut se demander comment l'auteur va trouver un rebondissement complémentaire à cette histoire de couple. Mais c'est sans compter sur son savoir-faire, son talent de metteur en scène et de dialoguiste. Les quadras de cette histoire sont incroyablement crédibles, Jean-Fab est réellement insupportable et tellement bien dépeint, qu'on espère que Jim n'a pas pris exemple sur un ami pour créer son personnage. Le doute qui s'installe dans l'esprit de Léa sur son potentiel de séduction, les relations profondes qui remplacent parfois la superficialité sans qu'on s'y attende forcément, tout cela est raconté de manière très simple et authentique par un scénariste qui creuse d'album en album un sillon connu mais toujours renouvelé. Lounis Chabane au dessin est impeccable de bout en bout, respectant un cahier des charges visuel familier pour les lecteurs d'Une Nuit à Romeavec sa propre touche de virtuosité élégante. Les couleurs de Delphine sont toujours belles et lumineuses. Elles enveloppent de leur palette très reconnaissable cette comédie romantique intime et drôle. Et finalement surprenante de fausse légèreté.
