L'histoire :
A peine adoptée par une troupe de cirque ambulant, Dusty va être confrontée une nouvelle fois à la dureté de la société américaine du début du siècle dernier. Sous prétexte du vol de quelques épis de maïs, un des jeunes membres de la troupe va être pourchassé par des miliciens du Ku Klux Klan, davantage en raison de sa couleur de peau que pour toute autre raison. Malcolm en réchappe par miracle, caché sous un lit, mais ce n'est que partie remise. Le cirque doit reprendre la route sans donner les représentations prévues, mettant en péril sa survie économique. Après s'être remise de ses blessures, Dusty reprend la direction de Washington, en compagnie de celui-là même qui a inspiré à Mark Twain le personnage de Tom Sawyer. La gamine réalise à quel point les récits qui ont marqué son enfance ont trouvé leur origine dans une réalité très dure, qu'elle découvre sans ménagement sur la route qui doit la conduire vers son père. Alors qu'elle s'approche de la capitale, de nouvelles surprises l'attendent, qui vont conclure son incroyable parcours.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La ballade de Dusty se poursuit dans ce second tome, ainsi que ses rencontres avec des personnages emblématiques de la période de la grande dépression américaine. Après Tom Joad le héros de roman et la photographe Dorothea Lange dans le premier épisode, ici c'est une bordée de figures de la littérature qui vont marquer le parcours de la gamine. Le scénario d'Aurélien Ducoudray est une suite de références à cette époque marquante de l'imaginaire américain, tellement mises en avant que la personnalité de Dusty et l'enjeu de sa recherche sont relégués au second plan. On se perd un peu face à ces évènements parfois dramatiques, qui passent avec une légèreté étonnante. Comme le terrible sort réservé à la victime du Ku Klux Klan, oublié en deux cases. Le road trip ne fait pas tout à fait l'effet escompté. On ne réalise pas vraiment comment Dusty grandit face à ces épreuves, et quelques références nous échappent si l'on ne connait pas suffisamment le contexte de l'époque. Gilles Aris accompagne son héroïne avec de nombreux gros plans et une certaine économie de décors, qui renforcent le côté simple et direct de ce diptyque, malgré une belle énergie et un gros potentiel graphique. Pour un joli projet en deux tomes c'est une sorte d'occasion manquée pour deux auteurs pourtant pleins d'idées.