L'histoire :
Dans la bibliothèque immense de sa grand-mère Mashka, Max découvre un livre écrit par Théophile Loiseau, un lointain aïeul qui a exploré le monde et découvert des animaux merveilleux. Il ouvre la malle secrète rangée dans le grenier, qui contient encore des affaires de son ancêtre. Une craie blanche au milieu de toutes sortes d'objet, et un carnet où il est écrit qu'en dessinant une porte sur un mur... Max se trouve aussitôt projeté en Chine, où il fait la découverte de magnifiques cormorans, et d'une jeune fille appelée Kim-Nuan qui lui présente un tigre mangeur de concombres. Un nouveau dessin à la craie sur un rocher, et c'est au nord du Canada qu'il va rencontrer Svend et son étonnant chien de traîneau. Conscient du pouvoir de sa craie magique, Max va enchaîner les rencontres et les découvertes, émerveillé autant par les animaux qu'il découvre que par les enfants qu'il croise et qui lui font découvrir tant de choses. Le condor des Andes, le lama qui crache comme dans Tintin, et bien d'autres animaux majestueux ou dangereux, amicaux ou clairement carnivores.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Raphaël Drommelschlager est de toute évidence en train de dévoiler une nouvelle facette de son talent, plus grand-public, plus proche d'un lectorat jeune, et ici remarquablement efficace. Le personnage de Max est, de l'aveu de son auteur, inspiré de son propre fils. Probablement, la paternité a-t-elle donné au scénariste-dessinateur l'envie de toucher un public différent. Cette jolie suite de rencontres pleine de poésie et de bons sentiments entre le garçon et les animaux est évidemment destinée aux lecteurs les plus jeunes. La dimension didactique est présente à chaque histoire, légère mais précise, comme il est de tradition dans les livres pour enfants. Mais cet album est réalisé avec une vraie finesse visuelle, une virtuosité de mise en page qui réussissent à rendre amusantes des séquences finalement très gentilles, à mesure que le jeune garçon rencontre de nouveaux animaux. Il y a de la drôlerie dans cet album, des images simples et belles aux couleurs très modernes. Drommelschlager finit par rendre en page 41 l'hommage graphique à Frank Pé, dont l'esprit plane sur la féerie de l'album, à travers une case qui rappelle l'album Zoo du génial dessinateur belge. Les quelques pages de postface préciseront en outre le lien entre ce premier tome et le Zooparc de Beauval dans le centre de la France. L'auteur réussit l'exercice très délicat d'apporter une véritable touche d'élégance à un travail somme toute banal sur le principe. Et de rendre un album pour public jeune accessible à la sensibilité du public adulte. Un bel exercice qui se montre digne des grands auteurs classiques de l'école franco-belge.
