L'histoire :
Lors de l’exposition universelle de 1867, Julie Petit-Clou n’a pas pu sauver son amoureux et sa mère, malgré son réel don de voyance. Douze ans plus tard, elle élève seule ses trois petits frères et a repris le cabinet de voyance de sa défunte mère. Grâce à son talent, sa roulotte ne désemplit pas et tout le monde – pauvres ou riches – fait la file pour s'enquérir de ses conseils. Pourtant, alors que l’exposition universelle de 1878 s’apprête à démarrer, la jeune femme reçoit la visite des brigadiers qui, sur ordre du docteur et phrénologiste Vaudremer, lui demandent de quitter les lieux ! En effet, face au tout nouveau palais Trocadéro, la « romano » fait tâche ! Loin de se laisser démonter, Julie décide d’aller voir directement le médecin pour le convaincre de ne pas l’exproprier. À l’intérieur du palais, la voyante débarque en pleine conférence de Vaudremer, qui présente à la foule un génie du mal, un criminel du nom de Pierre Paul Léon François ! En le découvrant, Julie reconnait l’homme qu’elle a vu s’évader dans le cauchemar qu’elle a fait la nuit précédente… Elle a en effet rêvé que l’énergumène s’évadait sur le chemin le menant à la guillotine et qu’une vague de crimes frappait Paris juste après…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Imaginés par Jack Manini (scénario) et Etienne Willem (dessin), La fille de l’exposition universelle nous propose de suivre le destin de l’héroïne Julie Petit-Clou lors de chaque exposition. Après celles de 1855 et 1867, on découvre celle de 1878. Ici, il est notamment question de la découverte de l’étude des bosses du crâne, la phrénologie, et de l’évasion d’un tueur sanguinaire selon cette nouvelle « médecine ». En parallèle, Julie cherche toujours l’âme sœur. On suit les pérégrinations de ses trois frères dans leurs boulots respectifs. C’est aussi l’occasion d’évoquer de véritables nouveautés de l’époque, comme le moteur solaire, la machine à glaçons ou encore la phrénologie elle-même, bien entendu. Bref, le récit est riche, intéressant et même un peu sombre, pour bien coller à l’esprit de la série. Cependant, on peut tout de même reprocher au scénario d'emprunter parfois beaucoup de détours et de s’encombrer de redondances qui cassent le rythme. La mise en images de Willem reste toujours aussi agréable, avec décors fouillés, dynamisme et un bel équilibre entre noirceur et éclaircies. Enfin, on retrouve un dossier de six pages en fin d’album pour nous éclairer davantage sur l’exposition parisienne de 1878. Malgré quelques petits défauts, cette série se montre donc suffisamment originale et prenante pour nous divertir.
