L'histoire :
Célestin est un fils de notaire provincial qui n'a pas du tout la fibre pour marcher dans les pas de son père. Grand gaillard avec des images plein la tête, il décide de monter à Paris pour prendre sa vie en main, tout simplement. Il retrouve très vite son ami Anatole qui donne de la voix sur le trottoir devant le cinéma Alcatraz, pour inciter le public à venir voir Le Voleur de Bagdad avec Douglas Fairbanks dans le rôle principal. Dans la salle, c'est un pianiste qui accompagne les extraordinaires images, mais malheureusement le public n'est pas très nombreux, courant déjà à la recherche de nouveautés qui se concurrencent. Les retrouvailles n'en sont pas moins pleines de joie. Anatole ne tarde pas à dévoiler un secret à son ami retrouvé. Dans la clandestinité, et pour faire rentrer de l'argent dans un cinéma en difficulté, il fait salle comble en projetant de petits films érotiques, au sein desquels des jeunes femmes très belles exécutent de superbes danses dénudées devant un public aux yeux écarquillés. Mais Célestin voit dans la jeune femme qui se déshabille une grande actrice, qu'il rêve de faire tourner dans le film qu'il réalisera un jour. En attendant, il lui faut trouver un travail dans le cinéma, pour mettre un pied sur la route de ses rêves d'enfant.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est une série toute dévouée à l'amour du cinéma que Laurent Galandon démarre ici, autour du personnage éminemment sympathique de Célestin. Le grand bonhomme qui semble au départ n'avoir pas beaucoup de personnalité devient de plus en plus sympathique à mesure que l'histoire progresse, avec cette douce manière de faire avancer ses projets. Pendant ce temps, le lecteur découvre quelques étapes importantes de l'explosion du cinéma populaire dans les années 1920. Le dessinateur Frédéric Blier réalise une belle performance avec la silhouette de Célestin, qui semble parfois encombrer les cases de son imposante corpulence. Sa patte graphique donne véritablement corps aux mots de Galandon, sans appuyer les effets que le scénariste aime mettre en scène. La gentillesse, une certaine forme de nostalgie douce, et des rapports humains simples mais sincères. Ce premier tome progresse efficacement autour d'une galerie de personnalités bien incarnées, l'intrigue autour du film que le héros rêve de tourner étant suffisamment dense pour accompagner l'univers que Galandon met en scène. C'est véritablement l'histoire d'un homme poussé par une passion, qui progresse par petites touches. Tandis qu'autour de lui, le monde du spectacle grand-public se transforme.