L'histoire :
Célestin a réussi à tourner son petit bout de film avec Constance dans le rôle principal. La jeune femme sourde et muette y est très belle, elle crève littéralement l'écran. Malheureusement, Mollard, qui semble pourtant apprécier le bout d'essai, décide de ne pas aider l'équipe et ne jouera pas la musique d'accompagnement. Une défection inattendue, alors que l'urgence se fait ressentir : les studios ont remarqué que de la pellicule vierge à disparu, sans imaginer que derrière ce vol, se cache un duo de passionnés sans le sou qui veulent à tout prix tourner leur propre film. Marcel va dénicher dans une maison close l'équipe de jeunes femmes qui acceptent avec enthousiasme de participer à l'aventure, bientôt rejointes par quelques ouvriers de l'usine. Une bande enthousiaste qui va tourner clandestinement les premières images de l'histoire touchante d'une jeune femme dont la vie ressemble terriblement à celle de Constance. Mais un autre jeu caché se joue à l'insu de Célestin. Car l'histoire de ce film qui est en train de voir le jour n'est pas du goût de tous. Une lettre anonyme va mettre un premier coup d'arrêt à l'aventure artistique.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volume, Laurent Galandon conclut cette histoire plutôt gentille entre un grand gaillard empoté qui veut devenir réalisateur et une touchante jeune femme sourde et muette. Les figures fortes qu'il met en scène ont les traits physiques et les fortes gueules du cinéma muet, une galerie de personnages truculents dont la présence suffit presque à décrire le caractère. Il peut compter sur Frédéric Blier qui met les années 20 en scène de manière classique et très efficace, donnant à chacun des protagonistes la présence nécessaire. Le dessinateur apporte énormément à une intrigue dont les rebondissements sont très prévisibles, les indices semés par le scénariste étant vraiment trop nombreux pour rester discrets. Mais c'est surtout la jolie ambiance des images en noir et blanc tournées par les derniers acteurs du muet que l'on retiendra dans cette aventure pleine de sentiments forts. Galandon y donne vie à des hommes et des femmes simples et authentiques. Il reste fidèle à l'esprit à la fois humaniste et grand-public de son travail d'auteur.
