L'histoire :
Décembre. Les temps sont durs pour Pichelour qui doit encore attendre un mois pour revêtir son cletche favori. Il trompe donc le temps en allant boire des pintes avec les piches au bar du coin. L’ambiance va bon train. Une simple sonnerie de téléphone sur l’air de « Talire, Taloure » suffit à déclencher des flots de chansons ininterrompues. Dès le 1er janvier, la saison est lancée avec le bal des givrés, au risque de se retrouver du mauvais côté de la Mer du Nord après une soirée trop arrosée. Camper devant la Civette pour être sûr d’avoir une place pour le bal des Corsaires, telle sera alors l’activité principale. Enfin, la vraie fête commence et les épreuves avec. Trouver la bonne parade pour se rendre au bal, tout en s’assurant que sa femme n’y soit pas (trop de risque d'en voir un autre la brancher… et autant avoir l’esprit et le corps libres pour entreprendre les jeunettes). Trouver une baby-sitter qui accepterait de garder les enfants pendant 3 jours (cuisine, devoirs, conduites comprises). Trouver le moyen de se déplacer dans la bande avec un réservoir suffisant de boisson houblonnée. Ne pas se faire démasquer par son patron qui cherche les arrêts maladie dans le chahut. Etre en première ligne sans craquer sous la pression du bonheur !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les carnavaleux récidivent avec un deuxième tome des aventures rocambolesques de quelques furieux du carnaval. A condition d'avoir réussi à enchaîner leur femme à la maison, ces derniers sont toujours prêts à s’oublier dans les bals pour continuer à user et parfumer leur cletche de leur sueur et de celles des autres. Au travers de quelques scénarios d’Hervé Richez, parfois très bien vus, souvent un peu fumeux, Bloz nous gratifie de scènes carnavalesques comiques, dans un environnement assez réaliste, que souligne le coloriage de Maëla Cosson. Certes, les carnavaleux, marché de niche, semblent destinés tout d’abord à un public averti connaissant les concepts de base du Carnaval Dunkerquois : la bande, le chahut, le rigodon, les chapelles, les 3 joyeuses, le bal, le lancer de harengs, l’intrigue, le cletche, etc. Cependant, le tout est expliqué et cela reste une excellente entrée en matière, l’ambiance étant parfaitement retranscrite, pour peu qu’on se passe, en même temps que la lecture, un disque des Prouts ou des Doukichôles. Et vive les enfants de Jean Bart !