L'histoire :
A l’occasion du catéchisme, le curé de l’île de Sein raconte un épisode historique de la petite île bretonne à des gamins attentifs. Il y a bien longtemps, le gouverneur de Bretagne demandait l’évacuation de cette terre au milieu de l’océan, une île qui n’avait aucun intérêt à ses yeux. Les sénans ont alors répondu que si leur terre était submersible et si elle ne leur donnait pas assez de pain, ils devaient tout de même demeurer là parce qu’ils étaient fidèles, et parce qu’il fallait des hommes en sentinelle sur l’océan pour recueillir les naufragés. Alors que la guerre semble être aux portes de Brest, le jeune Fanch scrute l’horizon et semble décidé à aller défendre son pays comme ont pu le faire ses aïeux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Sur quasiment 500 compagnons de la libération, 128 étaient issus d’un minuscul rocher au large de la Bretagne qui ne comptait pas plus de 1400 habitants : l’île de Sein. Cette mobilisation exceptionnelle sera saluée par le Général De Gaulle qui aura cette phrase restée dans la postérité : « L’île de Sein c’est un quart de la France ». Ces bretons dont la devise est « Plutôt la mort que la souillure », ont gagné l’Angleterre avec des petits bateaux de pêche. Cet album a pour personnage principal un adolescent de 15 ans qui, malgré les réticences de sa mère, va finir par rejoindre les compagnons de la libération. Pas de scène de combat ou de faits d’armes extraordinaires dans cet album qui se consacre essentiellement à la mobilisation progressive des sénans. On assiste aux tensions que génère la situation entre ceux qui considèrent qu’il est de leur devoir de s’engager, opposés à ceux qui sont plus réservés, et ce, jusqu’à leur départ pour la Grande Bretagne. Les dernières pages de cet album sont poignantes, car elles nous emmènent après-guerre et évidemment tous ne sont pas revenus. Ce récit historique est un bel hommage à la Mémoire de ces hommes courageux qui nous permettent aujourd’hui de vivre libres. Le dessin réaliste de Brice Goepfert restitue avec justesse la tension, les émotions de cet épisode douloureux de notre histoire.