L'histoire :
Saint-Vaast-la-Houge, 18 juin 1940. Kieffer, un matelot interprète, baluchon sur le dos, demande aux marins pêcheurs du port s’ils peuvent l’emmener à leur bord. Les allemands sont à Caen, à Rennes, à Nantes, devant Cherbourg et ils seront certainement présents dans le port demain. Le militaire devait partir avec ses camarades sur le Courbet mais l’amiral en a décidé autrement. La population commence à se résigner à l’idée que la guerre est bientôt terminée : le Maréchal Pétain va demander l’armistice. Le marin arrive à trouver un chalutier qui accepte de l’embarquer. Sur leur route, ils croisent un bâtiment de guerre anglais qui propose aux soldats français de les rejoindre pour continuer la lutte. Sans tarder, Kieffer se manifeste et rejoint le croiseur qui s’en va en Angleterre. Le 1er juillet 1940, Kieffer est sur le camp d’Aintree. Il sera l’un des seuls à vouloir se battre pour préserver la liberté de son pays.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Philippe Kieffer, Compagnon de la Libération, fait partie des hommes à la destinée incroyable, auxquelles les éditions Bamboo rendent hommage à travers cette collection. Né en Haïti de parents d’origine alsacienne, il sera banquier avant que la seconde guerre mondiale n’éclate. Engagé comme interprète dans l’Armée de terre, il change d’arme pour devenir marin. Après la défaite de la France, il répond à l’appel du général De Gaulle et rejoint les Forces Navales Françaises Libres afin de subir l’exigeante formation pour devenir commando. Malgré son âge (42 ans) et la rudesse du parcours, il décrochera le graal : le béret vert. Kieffer arrivera à convaincre son état-major de l’efficacité et de la pertinence de disposer de commandos, véritable arme de pointe pour les armées. Cet album s’attarde sur la constitution de cette élite avec des hommes de tous horizons (terrassier, curé, communiste), leur formation impitoyable (3/4 sont éliminés) jusqu’à leurs premiers faits d’armes lors du débarquement à Ouistreham. Si ces hommes sont de véritables héros à la bravoure incontestable, la BD ne verse pas dans la surenchère d’anecdotes invraisemblables. Cet album met également l’accent sur l’attachement de Kieffer à celle qui allait devenir sa seconde femme ainsi qu’à sa secrète obsession de retrouver son fils ainé engagé dans la Résistance. Aujourd’hui encore, le nom de Kieffer est toujours honoré par les fusiliers marins, un commando d’appui portant son nom depuis 2008.