L'histoire :
Après les événements survenus à WhitePlain, qui ont vu la mort de son père et du contremaître William Custer, ainsi que l’entrée en mutisme de sa mère, Charles Berthier a décidé de s’engager dans l’armée et de prêter main forte aux sudistes dans la guerre civile. Ayant entamé une correspondance postale avec sa copine Erin, Charles se veut rassurant sur son état et l’avenir de son armée. Cependant, un jour, il est mortellement blessé par l’un de ses adversaires. Après la bataille, un groupe de soldats nordistes noirs passent au milieu des cadavres afin de récupérer les blessés alliés et achever les ennemis. Mais au moment d’abréger les souffrances de Charles, le dénommé Moïse arrête les siens et réussit à les convaincre de l’emmener avec eux afin de guérir ses blessures. Moïse est en effet un ancien esclave de WhitePlain qui fût persécuté par Charles à cause de sa proximité avec sa mère ; et surtout celui qui fut accusé à tort du meurtre d’Henri, le père de Charles. Au campement, Moïse réussit à trouver un médecin acceptant de s’occuper de Charles. Et malgré le pronostic très négatif du toubib, le sudiste survit ! Lorsque son ennemi reprend connaissance, Moïse se met à lui raconter la vérité sur les événements qui ont amené à la mort d’Henri, mais également pourquoi sa mère se montrait si maternelle avec lui, l’esclave noir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
À la fin de la première partie, la mort du propriétaire de White Plain nous donnait une bribe d’explication sur les raisons pour lesquelles son épouse se montrait aussi proche et maternelle avec le jeune esclave noir du nom de Moïse. Cette seconde et dernière partie, scénarisée par Édouard Chevais-Deighton et Antoine Giner-Belmonte, propose de nous révéler très rapidement le pot aux roses via Moïse lui-même. Cependant, de manière assez habile, cette révélation ouvre sur d’autres mystères qui s’éclairciront au fil de la lecture. Sans en dire trop, afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte, sachez simplement que ce second tome est très bon et plaisant à lire. En plus de ce secret autour de WhitePlain, les auteurs nous font découvrir l’Histoire de la guerre de sécession de différents points de vue, tout en ne cachant jamais les horreurs qu’engendre ce genre de conflit. Cela donne lieu à un récit équilibré entre Histoire et fiction, entre révélations et action. Signant également les dessins, Giner-Belmonte reste comme précédemment dans un registre réaliste qui convient parfaitement à ce genre de récit. Petit plus : les expressions et réactions des personnages semblent plus naturelles que lors de l’album précédent. Le tout est rehaussés de très bonnes couleurs signé Sébastien Bouet. Porté par une intrigue intéressante et une part de l’Histoire américaine méconnu par chez nous (si ce n’est via l’humour des Tuniques bleues), ce diptyque est à découvrir au plus vite.