L'histoire :
Au sein de la plantation de Shannon Cross, un esclave noir se fait fouetter pour avoir essayé de s’évader. Pour administrer la sentence, on a fait appel à Moïse, un jeune garçon également esclave. Tout cela se passe sous le regard de Charles, le fils du propriétaire de la plantation, et de son meilleur ami Pete qui observe à l’abri des regards. Mais soudain, Charles voit une chose qu’il n’était pas censé voir. Il découvre que sa mère a des attentions maternels envers ce dénommé Moïse. Ne comprenant pas comment sa mère peut avoir des gestes d’amour envers ce « nègre », alors qu’elle n’en a pas pour ses propres enfants... Charles ressent directement la colère et la haine l’envahir… Le soir même, Charles est dénoncé par sa sœur et se voit punir par son père, Henri, qui lui avait formellement interdit d’aller à la plantation. Consigné dans sa chambre, Charles reçoit la visite de sa mère venue pour le réconforter, mais il la rejette violemment à cause de ce qu’il a vu plus tôt. S’inquiétant de ce que son fils sait vraiment, Sally part alors se confier à William Cutler, le contremaître, qui semble connaître le secret qui entoure la jeune femme et l’esclave. Cutler accepte de régler le problème mais il compte bien recevoir une compensation…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour ce nouveau diptyque chez Bamboo, le scénariste Edouard Chevais-Deighton place son récit en pleine période esclavagiste du côté de la Nouvelle-Orléans. Au cours de cette période de l’Histoire dont le scénariste ne cache absolument rien, une intrigue se tisse petit à petit concernant la relation entre un enfant esclave et l’épouse blanche du propriétaire de la plantation. Ce mystère autour des deux personnages va amener de nombreux événements qui ne vont faire qu’épaissir le secret, malgré quelques indices disséminés par-ci par-là. L’histoire est plaisante à lire, mais parfois aussi crue, à cause des horreurs de l’esclavagisme. Tortures, viols, suicides… Rien n’est omis par le scénariste. Cela engendre donc un récit captivant à lire, même s'il est frustrant de devoir patienter jusqu’au second tome pour découvrir le pot aux roses. La mise en images de cet intéressant premier tome est assurée par Antoine Giner-Belmonte, pour qui il s’agit du premier album de BD. Le dessinateur propose des dessins réalistes qui collent parfaitement avec la dureté du récit, même si certaines expressions faciales des protagonistes semblent parfois figées. Du beau travail tout de même. Une très bonne première partie de diptyque qui focalise sur un pan d’Histoire malheureusement peu enseigné de ce côté-ci de l'Atlantique.