L'histoire :
D’accord, d’accord ! Des vacances de huit semaines l’été pour Les Profs, ça peut paraitre beaucoup, voire énorme pour certains. Mais est-on bien sûr qu’il s’agisse véritablement d’un décompte juste ? Car à y regarder plus attentivement, il y a d’abord une phase de décompression. Phase qui consiste à perdre petit à petit les habitudes douloureusement acquises l’année scolaire durant. Croyez vous qu’il soit facile de regarder sa montre à 14 heures, par exemple, sans penser immédiatement au cours qui va débuter ? Et ce quand bien même on est installé les doigts de pieds en éventail à la terrasse d’un café. Puis suit ensuite la phase : « où vais-je aller en vacances ? » à laquelle se greffe inéluctablement « la semaine ratée bien pourrie sous la pluie ». Puis viendront les vacances, affreuses en famille, le retour à la maison mortellement ennuyeux. Et pour finir enfin la semaine géniale au soleil rapidement endeuillée par l’annonce de la rentrée. Alors une chose est sûre pour Les Profs : des vacances, ils n’en n’ont pas trop, mais plutôt pas assez…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En attendant de les retrouver en avril 2013 incarnés sur grand écran par (entre autres) Christian Clavier, Isabelle Nanty, Pef, François Morel ou Kev Adams, nos Profs se mettent en quatre une quinzième fois. La recette mitonnée par les précédents albums semble avoir fait ses preuves auprès d’un large lectorat. Aussi, les amateurs se réjouiront-ils de retrouver les mêmes ressorts humoristiques usinés avec rythme et dynamisme, au service d’une caricature potache (et souvent pas si éloignée de la réalité…) du joyeux monde de l’éducation. Loin d’ennuyer, ce quinzième tome souffre d’une cruelle absence de renouvellement. Rien de bien neuf en effet derrière les murs du Lycée où, une nouvelle fois, vacances, retraites, grèves, salaires, dépressions, inspections ou « psychotype » de l’élève, animent une batterie de saynètes d’une à quatre planches. On regrette même peut-être un certain manque d’audace – ou une petite paresse – de la part des auteurs, à ne pas pousser le curseur. Aussi, trouvera t-on la prof d’anglais de moins en moins peau de vache, celle de français de moins en moins sexy, celui d’Histoire moins ridicule qu’à l’accoutumé (etc.) et les cancres moins habiles dans l’art de la vacherie. A ce titre, d’ailleurs, on remarquera douloureusement que le célèbre Boulard se contente cette fois de faire quelques piges maigrelettes (une série prévue en juin 2013 lui étant entièrement consacrée y serait-elle pour quelque chose ?) pour notre plus grand regret. Difficile dans ces conditions d’éviter de tourner en rond. Mais le succès de la série est incontestable. Peu de risque, donc, de voir la formule évoluer.