L'histoire :
Gorge sèche, estomac noué… Pas facile quand on est proviseur, même avec quelques rentrées au compteur, d’aller accueillir les professeurs et marquer ainsi le début des hostilités. Nouveaux problèmes, situations inédites, terribles inconnues ne vont certainement pas tarder à pointer le bout du nez : copieusement angoissant ! Du coup, retrouver les stratagèmes inventifs de certains collègues pour se faire porter pâle ont un petit quelque chose de délicieusement rassurant (cette fois-ci : va pour l’entonnoir sur la tête et le certificat en bonne et due forme du psychiatre !). En salle des profs, à quelques minutes du coup d’envoi, on se la joue à l’inverse optimiste, enthousiaste, enjoué. Mais la méthode Coué (élève motivé, café de la machine extra-bon, idées géniales pour booster ses cours…), à l’ancienne, ne dure qu’un temps seulement : ça sent la galère à plein nez. Et pour ne rien arranger dans ce paysage pluvieux, le lycée à l’infini privilège de compter dans ses rangs deux messieurs 15% : Boulard et Nintchinsky. Sachant que le taux de réussite au bac est, cette année, de 85%, vous aurez évidemment compris la raison de leur surnom…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
14éme du nom, ce nouveau titre d’une des séries humoristiques les plus largement appréciées joue du buzz pour appât. Et pour le faire vibrer, ne comptez pas sur notre élite de lycéens pour rivaliser d’ingéniosité scientifique, littéraire ou autre prédispositions philosophiques… Misez plutôt sur les nouvelles technologies, réseaux sociaux et vidéos en lignes à gogo, pour que nos futurs actifs (si, si…) rivalisent d’énergie à livrer à la terre entière les bévues, amourettes ou techniques pédagogiques de leurs respectés enseignants. S’inscrivant parfaitement dans l’actualité, cette thématique ne constitue pas pour autant le corpus de ces nouvelles tribulations scolaires. Peinant toujours à se renouveler les « gags-planches » réutilisent les grosses ficelles et les clichés (le prof stagiaire, la photocopieuse, la vie de salle de profs, l’enseignant cossard, les expériences chimiques…) à tout va, pour un ensemble qui, s’il ne réussit pas toujours à faire rire, divertit convenablement. On regrettera peut-être de ne jamais s’attacher vraiment aux personnages (uniquement des seconds rôles). Notons cependant une saynète en 4 planches mettant en scène une proviseure particulièrement gratinée et la présentation régulière d’élève-type (le lunaire, le justicier…) qui piquent plus facilement notre intérêt. Une nouvelle fois, la partie graphique fait le boulot sans plus de prétention que de se mettre au tempo de l’humour et du divertissement.