L'histoire :
Décidemment, pas de chance ! Après la peur du virus H1-N1, voilà que le Lycée est frappé par une crise de « surveillonite aigüe ». C’est le proviseur en personne qui en a contracté les premiers symptômes. Et ce, tout simplement en parcourant son journal un beau matin : agressions de profs ; dégradations des locaux ; intrusions d’éléments extérieurs… ont agit comme autant de signaux fortement lumineux qui l’ont contraint à faire appel à un spécialiste de la sécurité. Rapide, efficace, l’homme n’a pas tardé à comprendre ce qui clochait et mettait en péril ce haut-lieu de savoir et d’éducation : la présence de jeunes… Éminemment dangereuses, ces bestioles-là. Du coup, plutôt que de recruter du personnel, c’est la vidéo qui s’est invitée dans chaque recoin : cour, couloirs, escaliers, salles de classes, salle des profs et même toilettes, ont rapidement fait basculer le quotidien de chacun. Heureusement que les murs ont des oreilles, pour que la présence de cet attirail laisse imaginer à quelques malfrats qu’il y avait certainement gros à se faire en se promenant, la nuit, entre les murs bien gardés. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire et malgré la présence de caméras, la salle informatique a été vidée. Finie, donc, la vidéosurveillance. On peut enfin redevenir sérieux et distribuer des mauvaises notes, se battre pour faire des photocopies ou préparer scientifiquement la prochaine manif programmée…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec la rentrée, outre le nouveau cartable, l’agenda fashion-cool et la trousse pleine de stylos, nous avons droit, comme il se doit, à une nouvelle compilation des péripéties de nos Profs préférés. Loin de se renouveler, cette 13e variation offre aux fans de la série (à ce jour, 3 millions d’exemplaires mis dans les cartables) son lot habituel de situations intra-scolaires cocasses, au rythme d’un gag-planche. Retour, donc, des problèmes de photocopies, de l’inénarrable machine à café, des trouilles liées aux inspections, des grèves et des manifs, des lamentables copies… Bref de ce qui constitue croix et bannière de la sainte mission d’enseignement. Le trait est à peine grossi pour servir les velléités humoristiques et montrer que derrière la machine pédagogique, il y a bel et bien de l’humain, avec tous les défauts qui font son charme. De ce coté-là, les protagonistes habituels renfilent pour notre plus grand plaisir le même costume. Allant de fait pile-poil là où on les attend. On s’amuse plus souvent qu’on ne rit franchement, mais l’ensemble a le mérite d’être largement accessible. Du coté de « l’originalité », on jettera un œil du coté de l’intro et de la conclusion de la copie (gratifiées, elles, de plusieurs pages). En proposant pour thématique la vidéo surveillance, la première s’inscrit parfaitement dans l’actualité. En se téléportant dans l’univers du western, la seconde offre une savoureuse transposition. Le dessin fait exactement ce que l’on attend de lui : vif, expressif, bondissant et portant le gag impeccablement. Rien de neuf sous le soleil des Profs, mais à nouveau convenablement divertissant.