L'histoire :
Jean-Luc Salé est conseiller banquaire. Il se dévoue corps et âme à son boulot. Il est toujours le premier à commencer et n'hésite pas à faire des heures supplémentaires. Un soir, il rentre chez lui et découvre que sa femme l'a quitté, exaspérée de ne plus avoir de vie de couple. Christine est chef d'un service de communication dans un laboratoire pharmaceutique. Elle passe toutes ses journées scotchée à son téléphone portable, au point de ne même pas s'intéresser aux personnes qui l'accompagnent lors de ses sorties. Jim Brandon est un coach en management et en formation. Son travail consiste à former et conseiller les gens qui cherchent du travail. Pourtant, il n'a lui même aucune expérience professionnelle et n'a jamais eu de véritable job. Enfin, Bernard Labugue travaille comme représentant en pompes à chaleur et passe ses journées à démarcher pour signer des contrats juteux... quand il ne se fait pas avoir par les clients. Ces quatre amis se réunissent de temps en temps au café du coin, afin de se raconter leur vie de winners. Ils se considèrent en effet tous quatre comme des carriéristes accomplis et ne se rendent pas compte que leur boulot les prive de réelle vie sociale. Ils estiment être des gagneurs capables de contrôler leurs vies et leurs destins. Ils n'ont pourtant pas de quoi faire des envieux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Bruno Madaule, qui sévit depuis 2006 dans le journal Spirou avec sa série polaire Les givrés, nous gratifie aujourd'hui d'une nouvelle série dans la collection humour des éditions Bamboo. L'auteur nous y présente quatre purs carriéristes professionnels, du genre à gâcher toute vie sentimentale et sociale. À travers des gags d'une page, on découvre de manière humoristique le décalage entre ces winners dotés d'un complexe de supériorité et la morne réalité. Quel est l'intérêt, en effet, de passer sa vie à travailler et dormir, sans aucune autre distraction quotidienne ? L'idée de départ est là, elle est bonne... mais on sent que l'auteur se cherche encore sur le bon angle d'attaque à donner à la série. Du coup, on se retrouve face à des gags astucieux, qui font plus sourire que rire, mais aussi face à certains autres aux mécanismes et aux chutes plus alambiquées. Le tout donne un résultat mitigé, qui ne permet pas à la série de se démarquer véritablement de la profusion éditoriale en matière d'« humour job ». Les dessins, quant à eux, bien que simples, ils sont en parfaite adéquation avec le thème : schématiques et riches en détails, ils permettent une lecture claire et agréable. Madaule devrait sans doute trouver le bon rythme, lors du prochain tome...
