L'histoire :
En 1960, Lola Bogota est un dealer latino bien roulée sans scrupules. Accompagnée de deux acolytes, la sémillante Jane et l’écervelé hyper musclé « Z », elle écume les palaces d’Europe en revendant sa came une petite fortune. Parmi ses clients, elle compte notamment Georges Abadi, grand ponte de la mafia bordelaise. Les effets hallucinogènes de ses drogues sont tels sur Abadi qu’il voit la sainte vierge et décide de consacrer 200 millions de francs à la construction d’une chapelle. Bien entendu, la pègre locale refuse qu’une d’une telle somme soit consacrée à autre chose qu’aux affaires mafieuses courantes. D’un commun accord, les hommes de main d’Abadi se rebiffent donc et décident de rectifier le tir en supprimant Bogota et tous les intermédiaires de son petit commerce de drogue. Un piège lui est alors tendu, à grand renfort de mitrailleuses et de bazooka mal ajusté…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le duo Bréémaud-Reynès récidive sur cette nouvelle série malheureusement loin d’être aussi décalée que leur excellent Banana fight. Pour Lola Bogota, petit polard de genre inscrit dans les sixties, ils s’adjoignent les services de Philippe Chanoinat (Les teigneux), scénariste qui n’y va pas avec le dos de la cuillère. Cela se sent tout d’abord dans l’espérance de vie des protagonistes (ça flingue à tout va) et surtout dans les dialogues qui tentent de rendre hommage au cinéma des années 60 et notamment aux Tontons flingueurs. Mais n’est pas Georges Lautner ou Michel Audiard qui veut, et les répliques ne sont qu’une pâle copie de ceux des maîtres et ont tendance à agacer. L’histoire en elle-même est divertissante, sans pourtant emballer totalement. Au dessin toutefois, Mathieu Reynès s’en donne à cœur joie en mettant en scène des caricatures de Bernard Blier, Lino Ventura, Jean Lefebvre, Jean Gabin et même Lee Van Cleef. De même, le personnage de « Z » semble directement inspiré des méchantes brutes des James Bond, du type « Requin » (Richard Kiel). L’aisance graphique du dessinateur allège l’ensemble et compense les faiblesses d’un scénario peu consistant…