L'histoire :
En 1952, coincé entre deux rochers de l’île de Tiki, au large d’Hawaï, se trouve le Salem, un lupanar seul connu des grands de ce monde. A la tête de cet établissement néanmoins respectable, le Dr Sex met un point d’honneur à satisfaire les fantaisies érotiques les plus hétéroclites de ses clients, parmi lesquels on compte un dénommé John Fitzgerald Kennedy, pas encore président. Désireux de parfaire son hospitalité, le Dr Sex photographie tout son petit monde à des fins d’analyse, et notamment JFK en caleçon, attaché au bout d’une corde, s’adonnant à des pratiques sadomaso. C’est le moment que choisit la police pour faire une descente. Un sénateur redoutant le pire pour sa carrière pète une durite et flingue à tout va. Seuls le Dr Sex et JFK échappent à la tuerie. 9 ans plus tard, alors que JFK est président, il a vent du retour du Dr Sex sur le territoire américain, officiellement pour tourner un documentaire sur les fonds marins... Craignant que le bonhomme utilise ces anciens clichés pour compromettre sa carrière politique, il engage Lola Bogota pour régler l’affaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce second volet, l’action se situe sous d’exotiques auspices et les auteurs mettent donc plus que jamais l’accent sur l’aspect glamour des James Bond des années 60 (jolies pépés en bikini…). Le cœur du scénario est secondaire, les traits caractères propres au duo de scénariste suffisent à eux seuls à rendre l’album réjouissant. A ma droite Frédéric Brrémaud et sa propension à pondre des scénarii originaux et totalement décalés (Kochka, Butch Cassidy…). A ma gauche, Philippe Chanoinat et son bon goût pour les dialogues musclés très inspirés des Tontons flingueurs (Les Teigneux, Spiritus et Sancti…). Si les traits de caractère des deux scénaristes sont clairement assumés (dialogues croustillants et rebondissements incongrus), la somme de ces marques de fabrique empêche un peu de trouver le juste ton. Lola Bogota n’est ni véritablement drôle, ni aussi « jouissivement » décalé que Banana Fight, ni tout à fait palpitant… on nage néanmoins en plein burlesque (cf l’arrêt sur image p.36). Ces symptômes toutefois sympathiques se complètent d’un dessin de Mathieu Reynès d’excellente facture. Dynamique, détaillé, toujours d’un goût sûr malgré la délicatesse des sujets abordés et la non restriction d’hémoglobine, il se complète idéalement de la colorisation contrastée de Caroline Romanet.
