L'histoire :
Après sa désertion des forces de police pour tenter de retrouver sa petite amie, Bogdan est retenu prisonnier dans un vieux bâtiment sordide, en compagnie d'un autre jeune homme apparemment déjanté. Son ancien chef des Berkouts, forces de police anti-émeutes, lui voue désormais une haine totale, et veut lui faire avouer une liste de complices. Mais Bogdan n'en a aucun, son initiative était tout à fait personnelle, et il ne pense toujours qu'à retrouver Olena, sa fiancée impliquée dans les manifestations de la place du Maïdan. Fort heureusement, un de ses anciens amis veut l'aider à s'évader, Bogdan saisit l'occasion et se retrouve à parcourir des sous-sols interminables, pour finalement trouver un ascenseur. A sa grande surprise, il débouche dans la salle principale d'une banque entourée de voitures de police. Face à lui, une bande d'hommes et des femmes aux déguisement étranges qui se disent les guerriers de Narnia. Un groupe visiblement illuminé qui veut protéger l'argent du peuple ! Bogdan n'en croit pas ses yeux, et se demande ce qui va bien pouvoir encore se dresser sur sa route. Il le saura après l'assaut des forces de l'ordre.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce volume de cloture, il est difficile de savoir ce qui s'est passé dans la tête du scénariste Aurélien Ducoudray. Alors que le premier tome était un mélange équilibré entre une histoire d'amour et des évènements politiques, ici c'est un second degré total qui semble s'imposer. Le suspense de la recherche d'Olena est perdu dans des scènes délirantes avec des braqueurs révolutionnaires en cosplay, tandis que les dialogues semblent vouloir s'orienter vers de l'humour pur. Pourtant le trait de Christophe Alliel et les couleurs d'Albertine Ralenti donnent une certaine emphase aux moments potentiellement dramatiques, mais leur effet se perd dans une intrigue qui perd toute sa force. On continuera de suivre ce dessinateur avec attention, son style à mi chemin entre Alain Dodier et Alaine Henriet réussit à maintenir malgré tout une certaine tension dans cet album. Étonnante conclusion donc, pour ce diptyque qui nous aura néanmoins intéressés aux enjeux d'une révolte populaire dans un pays tout à l'Est de l'Europe.