L'histoire :
Etudiant en fac de droit à Paris, Nathaniel est un jeune homme comme les autres, blaguant et déconnant avec ses potes. Il cache néanmoins derrière cette joie de vivre apparente, un mystérieux mal-être : il est parfois pris de malaises lors desquels un curieux insecte s’extirpe de sa gorge, provoquant chez lui d’horribles douleurs. Sans doute ce phénomène est-il lié à un pouvoir aussi incroyable que rarissime : celui de distinguer, dans la population, les humains des monstres. Car parmi nous, certaines personnes sont possédées par des entités surnaturelles et assurément malsaines, et Nathaniel pense être le seul à avoir la faculté de les reconnaître. Depuis toujours, il les repère aux protubérances monstrueuses qui leur sortent du visage : des tentacules, des écailles, des ganglions… Or, voilà qu’aujourd’hui son meilleur ami revient changé de 3 jours d’absence, corrompu par une nouvelle personnalité. Pour tout le monde, Dorian s’est juste fait poser des piercings. Pour Nathaniel, il n’est plus Dorian, il est un monstre, avec d’immondes antennes qui lui sortent de la tête…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une sacrée bonne surprise ! Le scénario de cette nouvelle série suit le même synopsis que dans le roman d’épouvante de Dean R. Koontz, les yeux foudroyés : un jeune homme est doué de la faculté de reconnaître les monstres cachés parmi la population. Là où Koontz s’arrête sur une simple croisade anti monstres sans expliquer leur origine, le scénario d’Alexis Robin va plus loin. Côté monstres, il relie le phénomène à une loge maçonnique, qui élargit son cercle en métamorphosant les individus contre leur gré. D’un autre côté, Nathaniel incarne un héros solitaire, seul à pouvoir sauver l’humanité de la gangrène démoniaque. Si le registre peut a priori en rebuter certains, rassurez-vous : Robin orchestre très habilement ce thriller horrifique, s’appuyant en outre sur des dialogues qui sonnent juste. Certes, le dessin réaliste et classique ne fait pas dans le spectaculaire ou l’hémoglobine à outrance. Au contraire, si l’univers contemporain est ordinaire et que la colorisation joue sur un répertoire volontairement un peu fade, le suspens est pourtant bien présent ! En fait, le rythme et le découpage emploient les bonnes vieilles ficelles cinématographiques destinées à faire monter la tension (voir p.44 la chute de Julie, un modèle du genre). Tout cela fait qu’on est véritablement happé par ce premier tome, curieusement numéroté comme un one-shot par l’éditeur. Quel rapport la bestiole terrée en Nathaniel a-t-elle avec son pouvoir ? Quel destin ce dernier va-t-il embrasser à présent ? Espérons qu’il y ait une suite, car de trop nombreuses questions restent en suspens !