L'histoire :
Nicolas, divorcé, a deux filles : Manon, 15 ans, et Sarah, 11 ans. Sophie, divorcée, a elle aussi deux enfants : Gabin, 10 ans, et Emma, 6 ans. Or Nicolas et Sophie vivent désormais en couple. Ce qui fait qu’avec le système des gardes alternées, le quotidien de leur famille recomposée est parfois folklorique ! Par exemple, quand ils sont six dans le même appartement, ils sont bien obligés d’être organisés pour tous passer par la salle de bain ! Quand ils sortent, ils sont obligés de prendre deux voitures. Et puis, quid de l’investissement du beau-parent dans l’éducation des enfants de l’autre ? Doit-il râler sur ses belles-filles ? Doit-il aller aux réunions parents-profs qui ne concernent pas le sang de son sang ? Le soir, la traditionnelle lecture avant endormissement peut subitement se muer en soirée film super-héroïque avec chips en bonus. Il est aussi nécessaire d’établir un calendrier pour le partage des tâches domestiques. Et lorsque tout le monde s’y met en même temps, ça peut fiche un sacré bordel dans l’appartement. Les goûts et les habitudes au moment des repas peuvent aussi transformer votre vie en enfer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Deux divorcés, chacun de leur côté, se mettent en couple et fusionnent donc leurs familles, ce qui donne lieu à bien des turpitudes au quotidien : tel est le pitch de cette nouvelle série humoristique domestique. Or d’humoristique, cette série n’en a que l’intention, tant l’humour est ici convenu et déjà-vu. Aucun des 44 gags, aussi justes soient-ils et aussi professionnellement mis en scènes soient-ils, ne surprendra les lecteurs, ni ne leur permettra de s’esclaffer. En revanche, sur le plan banalement descriptif, tout sonne juste. Pour cause : de son propre aveu, le scénariste Sti s’inspire de son expérience de divorcé. De sa griffe graphique humoristique maîtrisée, la dessinatrice Armelle dessine d’ailleurs un personnage de Nicolas qui lui ressemble furieusement. A travers les nombreuses situations, on retrouve évidemment les problématiques du partage des tâches ménagères, la subtile organisation pour ne pas se gêner, les inévitables désaccords sur les principes éducatifs, la quête impossible d’incarnation du parent exemplaire – ou en tout cas meilleur qu’avant et/ou que l’autre… On sent la nécessité impérieuse, presque suspecte, d’insister sur un message central « on peut vivre au sein d’une famille recomposée et être parfaitement heureux ». On sent aussi le message sous-jacent louable et lui aussi avoué par les auteurs : « Une famille recomposée donne une seconde chance à ceux qui ont « échoué » une première fois […] Il faut savoir prendre du recul sur soi […] Les causes de l’échec ne sont jamais unilatérales ». Un tome 2 est déjà prévu, qui ouvrira peut-être sur une série au long cours, pas si différente que le parangon du registre, Boule et Bill, qui met pourtant en scène l’antique famille traditionnelle.