L'histoire :
Nicolas a deux enfants : Manon qui a 15 ans et Sarah qui en a 11. Sophie a elle aussi deux enfants : Gabin qui a 10 ans et Emma qui en a 6. Or étant donné que Nicolas et Sophie vivent désormais en couple, les semaines où ils ont la garde de leurs deux smalas cumulées sont riches en petites tracasseries du quotidien et en grands bonheurs. Il s’agit de parvenir au savant équilibre pour la gestion des repas et des devoirs, l’occupation de la salle de bain et des toilettes, la répartition des corvées domestiques et de l’oreille attentive parentale et bienveillante à partager entre chaque… Même acheter des glaces pour tout le monde lors d’un week-end à la plage devient un impossible challenge ! Nicolas se retrouve notamment chez le médecin pour ses crampes d’estomac. Après une rapide enquête, le toubib comprend qu’il a juste abusé de la moutarde dans tous ses plats, parce que chaque enfant veut boire dans le verre Pikachu®, gentil poney ou Astérix® qui reste, une fois les pots finis… Autre point névralgique à harmoniser : parvenir à une vie de famille collective, lorsque chacun a tendance à se pencher vers ses écrans numériques individuels…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’instar de Boule et Bill ou des Sisters, Sti et Armelle livrent un nouveau recueil de gags domestiques du quotidien, sur un ton bon enfant et à partir d’évènements réalistes. Le pitch de la série est explicite dans son titre : vive la famille recomposée, après deux divorces respectifs. Nicolas et Sophie (deux prénoms bien standards des « quadra ») se retrouvent en effet à devoir gérer une famille de 6, lorsque tous leurs enfants et ados sont réunis. On note qu’à l’instar des deux séries cultes et modèles pré-citées, l’âge des enfants n’a pas changé par rapport au tome 1. Les personnages ne vieilliront donc pas avec leur lectorat (comme l’ont fait Lou ! et Buddy Longway, par exemple). Dès lors, les sujets d’organisation du quotidien ne manquent pas. Sti réussit le difficile exercice de la variation des situations et des ressorts finaux gentiment humoristiques. On ne rit certes jamais aux éclats, mais même si on n’appartient pas à une famille nucléaire, on s’amuse des pirouettes pragmatiques tout à fait crédibles à laquelle doivent se livrer régulièrement les deux parents. On note surtout que le scénariste ne tape jamais là où ça pourrait faire mal : les jalousies entre membres non sanguins de la fratrie. Les demi-frères et demi-sœurs s’entendent tous plutôt bien ensemble, sans le moindre motif de détestation. Au dessin, Armelle déroule une griffe artistique cohérente avec le sujet, caricaturale et limpide, complétée par des couleurs vives (persos) et douces (les arrières plans), le tout sans bordures de cases – ce qui permet la plupart du temps de s’affranchir des décors pour se concentrer sur les personnages.