L'histoire :
La section Z, commandée par le sergent Mastock, un héros de guerre comme on n’en fait plus, est en mission sur une île du pacifique sud. Leur mission : délivrer l’Irish Red Section, alias l’IRS, une section d’irlandais aux cheveux roux, retenus prisonniers à l’intérieur d’un camp fortifié japonais. Après avoir usé d’une ruse subtile pour neutraliser les japs (à base de chewing-gum), Mastock et ses hommes découvrent avec stupeur les conditions d’incarcération des hommes de l’IRS. Aucune torture, pas de travaux forcés, mais des petits plats cuisinés et une chouette piscine pour se délasser. Décidément, ces japonais ne respectent vraiment rien ! Or, pour l’exfiltration, le sous-marin HMS Liverpool est à 3 jours de la côte… Pour passer le temps, les hommes décident donc de faire un match de water-polo dans la piscine. L’un d’eux marche alors sur un oursin (tombé du plat de fruits de mers de la veille). L’occasion pour Mastock de découvrir un autre privilège de ce camp de rétention décidément très confortable : une infirmière et… un labo d’analyses médicales ! Tout cela est trop suspect. Et si, sous couvert de conventions de Genève quelques peu zélées, les japonais se servaient des irlandais comme de cobayes ? Car comme chacun le sait, les roux portent la poisse…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’était un peu à craindre : après un premier volet d’aventures militaires burlesques façon Hot shot plutôt sympatoches, cette suite rame pas mal pour renouveler l’humour entrepris. Nonobstant, l’histoire reprend là on en était resté, à savoir à l’intérieur du camp fortifié des « japs », avec une procédure d’exfiltration des « rouquins » en vue. Cette trame de fond est alors à nouveau prétexte à empiler moult situations débiles, jeux de mots loufoques et longues digressions dont le seul but est d’arriver à un gag vaseux. Très irrégulière sur ce second volume, la qualité desdits gags passe par tous les stades sur l’échelle de Richter du gag, du bon mot finaud aux vannes vraiment très lourdes. Néanmoins, en marge des couillonneries de ce commando burlesque, Xavier Bétaucourt articule un véritable scénario en fond. Nos militaires rouquins servent en fait une expérience scientifique qui a pour finalité l’assujettissement de la chance, une thématique souvent employée, avec plus ou moins de succès (de l’extraordinaire Chèvre filmée avec Pierre Richard, à la saga uchronique laborieuse Histoire secrète de Jean-Pierre Pécaud). Sur un trait un peu trash (qui emprunte par moment le style du grand Guy Davis !), Dominique Hennebaut dessine cette partition comique lui aussi de manière très irrégulière, pas toujours lisible. Le risque de ce type de récit était la dispersion… et il est hélas un peu atteint.