L'histoire :
Sur l’île de Mamoto, en plein pacifique sud, vers la moitié de la seconde guerre mondiale. Au cœur de la jungle tropicale la plus hostile, là où les animaux les plus sanguinaires hésitent même à s’aventurer, une colonie d’hommes, de vrais, blasés et intrépides, avance à pas mesurés. C’est la section Z des marines américains, commandés par un pur guerrier, le valeureux sergent Mastock. Il est entouré de vaillants soldats qui risquent à chaque instant leurs vies pour protéger le monde libre de la menace jaune, les infâmes japs. Il s’agit de leur faire payer Pearl Harbor, à ces faces de citron. Parmi ces héros au cœur pur et à la cervelle en acier, Wayne Bolton est sans doute le plus expérimenté, le plus costaud, le plus bourrin, le plus… bref. Leur pisteur Bison Malin, a beau être au top du jeu de piste, il ne peut empêcher les snipers et les colonnes embusquées de faire des dégâts parmi la troupe. D’ailleurs, depuis quelques temps, la section Z a la poisse. Tous en sont certains, c’est la faute à la nouvelle recrue O’Hara : ça porte la poisse les rouquins. Et en plus ça pue quand il pleut…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette première tranche d’humour parodique militaire s’inscrit clairement dans la même veine que les Hot-shot, 7e compagnie au clair de lune et consort… A savoir une bande de marines durs à cuir passe tout l’album à s’affranchir d’une mission débile ponctuée de gags tous plus burlesques les uns que les autres (entre deux rafales, ces cons-là ne songent qu’à aller à la plage). Tous les passages obligés du genre sont passés à la moulinette de Xavier Bétaucourt (« chef oui chef ! »), qui prouve avec humour qu’il sait se renouveler. En effet, le scénariste évolue cette fois dans un genre où on ne l’attendait pas, et qui tranche avec ses récents récits sur des sujets plus graves (Bouclier Humain, Noir métal). Certes, les plus blasés à ce type de dérision retrouveront nombre de ressorts récurrents. Mais au vu de la quantité et de la diversité des vannes, ce premier tome est plutôt agréable à lire. Pas sûr que cette recette tienne la distance sur un deuxième tome, mais pour le moment on ne s’ennuie pas une seconde. Il y a le soldat dont on n’arrête pas de faire l’éloge funèbre mais qui ne meurt jamais, celui qui met de la crème de nuit, le frenchy qui enfile sa toque pour cuisiner en pleine brousse, celui qui déclame des vers pourris à tout bout de champ… Le dessin de Dominique Hennebaut n’est certes pas des plus lisibles (on a un peu tendance à confondre les persos, surtout perdus dans un max de teintes vertes et kaki), mais il suffit amplement à nous faire passer un bon moment de divertissement. Allez, « on leur rentre dedans, on leur lâche la purée et on se retire ! »