L'histoire :
Léa a moins de 10 ans et elle vit avec son père Jean-Claude. La fillette alerte son père sur la situation catastrophique de l’environnement : les incendies, le dérèglement climatique, les émissions de carbone, les effets toxiques du système alimentaire... autant de signaux inquiétants pour notre planète. Après réflexion, son père décide d’agir : il va devenir super environman, le sauveur de la planète. Affublé d’un bandeau, d’une cape verte, d’un collant bleu, d’un slip et de bottes jaunes, il va faire trembler les pollueurs, les politiciens véreux, le monde de la finance et burger queen. Avec ses super-pouvoirs, il va tous les anéantir. Sa fille le ramène à la réalité et interroge son père sur les super-pouvoirs dont il dispose. Jean-Claude ne perd pas la face et clôt la conversation en disant que les super-pouvoirs ne sont pas écologiques car énergivores.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Aujourd'hui, les enfants sont davantage sensibilisés à la cause écologique que les adultes. La prise de conscience de l’impérieuse nécessité de changer nos modes de vie et de consommation est devenue une évidence pour les jeunes générations comme celle de Léa. Dans ce combat, la jeune militante peut compter sur le soutien de son père. Si ce dernier est animé de bonne volonté, il ne semble pas avoir cerné tous les enjeux liés à l’écologie. Au-delà du caractère ridicule de son costume, certaines de ses attitudes ou réflexions manquent foncièrement de jugeote et ne servent pas toujours la cause qu’il souhaite défendre. Cette nouvelle série jeunesse ne manque pas de piquant en pointant ironiquement les absurdités de notre société : les écotaxes de 0.03% qui déculpabilisent les acheteurs de véhicules polluants, le prix prohibitif des véhicules propres aux performances médiocres, les transports polluants de panneaux solaires, etc. Si certaines saynètes s’appuient sur de tristes chiffres ou constats, le propos de cet album n’est ni anxiogène, ni culpabilisant, mais foncièrement humoristique. Chaque gag qui n’excède pas plus de 6 vignettes tient sur une demi-page : ils sont drôles et plutôt fins. Les personnages sont attachants et le dessin en rondeur de Thomas Priou, dynamique, accorde pas mal de fraîcheur à cette série. Si la relève de Greta Thunberg est assurée par les plus jeunes, pas sûr que l’écologie soit prise très au sérieux avec un représentant comme Super-environman.