L'histoire :
Le soir de leur rendez-vous prévu, Marie a appris que sa mère venait de mourir. Elle laisse tout tomber pour foncer vers l'aéroport. Raphael cherche à rattraper sa maladresse, alors qu'égoïstement, il n'avait pas compris ce qui se passait. Il laisse tomber sa bande d'amis et lui aussi prend un taxi vers le terminal des départs. Ils se retrouvent brièvement, mais Marie ne veut plus entendre parler de lui. Elle appelle un de ses amis qui vit à Rome, qui vient finalement la chercher car une grève empêche tout départ. Tous les trois se retrouvent dans son appartement et cherchent un moyen de remonter vers Sète. Pendant ce temps, Tatiana qui a passé la nuit précédente avec Raphaël, entre dans une colère noire et envoie une bordée de messages qui resteront sans réponse. Raphaël et Marie vont finalement se retrouver pour quelques heures dans Rome, une sorte de promenade d'adieux avant de trouver un moyen de prendre la route. L'occasion pour tous les deux de réaliser à la fois que peut-être leur aventure se termine là, que cette idée de nouvelles retrouvailles était ridicule. Une visite dans l'église St Pierre, des habitants à leur balcon, quelques instants de répit pour Marie, et l'occasion pour son amant d'il y a dix ans de tenter un nouveau numéro de charme. Ainsi, lorsqu'un message arrive sur le téléphone de Marie, ils prennent sur un coup de tête une décision très bête, mais qui les amuse tous les deux...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le premier tome d'Une nuit à Rome avait surpris et épaté tout le monde. Il avait même, d'une certaine manière, défini un genre dans la BD franco-belge, avec cette histoire d'amour forte au pitch génial, des personnages très contemporains et un ton parfaitement en prise sur son temps. Huit ans plus tard, voici la clôture de cette aventure, tandis que tout le monde a vieilli en même temps. L'auteur, les personnages, l'époque, et les lecteurs bien sûr, qui ont tous pris quelques années. Et dont les préoccupations ont changé depuis le premier rendez-vous. Avec ce second cycle qui n'était pas prévu à l'origine, Jim s'est laissé porter par l'envie de parler de tout un tas de choses. Les années qui passent, évidemment, mais aussi les séparations, les enfants, la mort des proches, et au milieu de tout cela, un homme qui se bat pour continuer de vivre. Avec cette suite qui ressemble plutôt à un approfondissement, Jim semble aller au bout de sa démarche introspective, en y mettant tout ce qu'il peut. Depuis de nombreux albums, ses personnages ont souvent son âge, et des préoccupations en rapport avec les étapes de leurs vies. Elles sont évoquées sur un ton toujours léger, charmeur, voire gentiment manipulateur, mais avec une mélancolie puissante, comme dans une case bouleversante en page 49 qui résume tout. Ici Raphaël semble vivre toutes les émotions possibles d'un quinqua, familiales, amoureuses... et cardiaques. Il multiplie les tentatives, ils est lourd mais touchant. On ne sait pas vraiment ce qu'on souhaite pour lui. On a nous aussi envie de voir et de revoir Marie, mystérieuse et toujours belle. L'auteur-dessinateur réussit d'ailleurs finalement à imprimer quelques marques des années sur le visage de la femme brune, et il le fait avec une intelligence surprenante qui va ravir les fans. Alors, même si la surprise des tout débuts n'est plus là, cette conclusion est indispensable pour tous ceux qui ont été touchés par ces deux amoureux inconscients. On ne peut pas refermer cette histoire en quatre tomes sans évoquer les couleurs de Delphine, ces lumières oranges et ces ciels bleus superbes qui font partie intégrante de l'atmosphère unique de cette belle histoire.