L'histoire :
Texas dans les années 30. Billy, jeune paysan naïf au strabisme convergeant, rêve que les scripts à l’eau de rose qu’il écrit soient adaptés au cinéma. Sur la route qui le mène à Hollywood, il croise Scarlett, une danseuse de saloon frivole qui fuit sa vie de misère. Arrivée à destination, la belle fausse compagnie au crédule Billy en le soulageant de ses économies. Bien qu’elle ne soit pas convaincue d’avoir le talent pour être une grande actrice, Scarlett tente sa chance lors d’une audition libre pour incarner le rôle de Cléopâtre dans une superproduction. De son côté, Billy qui a réussi à décrocher un rendez-vous avec le producteur Sulpice, se fait jeter comme un « malpropre », brisant toutes ses illusions de devenir un scénariste reconnu. Au même moment, devant le tribunal de Los Angeles, c’est l’hystérie : l’acteur Errol Flynn, accusé d’avoir abusé d’une groupie, se défend à la barre avec beaucoup de panache et de verve. Une journaliste qui assiste à la plaidoirie de la star a un l’étrange sentiment d’être la spectatrice d’une mise en scène de film au dénouement spectaculaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cela fait bientôt 4 ans que l’on se languissait d’impatience de revoir les beaux yeux et la superbe silhouette de Scarlett. En effet, la première partie de ce récit, prévu initialement en un triptyque, était parue en 2009 sous le nom d’Hollywood boulevard. Pour éviter le naufrage économique de cette histoire, du fait de l’espacement des albums, les éditions Bamboo et le scénariste Jérôme Félix ont condensé les 2 derniers volumes pour aboutir à un récit complet de 95 pages. Dans la seconde partie de ce récit, c’est au cœur des coulisses de l’industrie du film hollywoodien que nos protagonistes évoluent. Billy, attiré davantage par l’argent que par la gloire, est repéré par un grand producteur – ou grand manipulateur – non pas pour écrire des scénarii de films, mais la vie des stars, leurs frasques, leurs dérives : les vedettes hollywoodiennes ne seraient-elles donc que des marionnettes prisonnières des producteurs faiseurs d’étoiles ? Quant à Scarlett, qui rêve d’une vie simple et heureuse, elle tentera de résister aux sirènes de ce monde d’illusions aux pratiques souvent douteuses. L’envers du décor de l’industrie du rêve que dépeint Félix, n’est peut-être pas si éloigné de la réalité du cinéma de cette époque. C’est donc une seconde partie plus sombre, plus violente, moins teintée de légèreté que le premier opus. Certaines ellipses, certainement liées à la réduction de format, aurait mérité d’être davantage étoffées pour rendre la lecture plus fluide. Au global, le récit est plutôt bien construit et captivant : on se laisse porter par l’histoire de ces deux provinciaux attachants, happés chacun à leur manière par cet univers hors du commun et pas toujours glamour. Le dessin stylisé d’Ingrid Liman est tout en finesse, avec une colorisation sobre qui rend la lecture des plus plaisantes.
