L'histoire :
Marie-Madeleine Peyronnet, bien des années après la mort d'Alexandra David Néel, continue de dédier sa vie à la mémoire de la plus grande exploratrice du XXème siècle. Ses souvenirs, qui sont en train de construire un livre, la ramènent en 1912, lorsque le prince héritier de ce petit état permet à Alexandra de rencontrer les plus hauts représentants du bouddhisme tibétain. Lors de ce séjour inespéré, elle se verra offrir une statuette en bronze vieille de plusieurs siècles. Le cadeau est d'une telle valeur symbolique qu'elle promet de le faire revenir sur ses terres, après sa mort. Marie-Madeleine détient encore cette statuette et doit organiser son retour, malgré les difficultés à entrer en contact avec les nouvelles autorités du petit état du nord de l'Inde. Elle vit encore à Samten Dzong, la propriété proche de Digne, et parvient à organiser un voyage qui va la mettre sur les pas de celle à qui elle aura dédié la majeure partie de sa vie. Quatre-vingts ans plus tard, c'est donc une foule reconnaissante qui va célébrer le retour du bouddha en bronze. Marie-Madeleine n'est plus très jeune. Ce voyage va approfondir encore sa connaissance du travail de son ancienne patronne, et la sensibiliser profondément à sa démarche intellectuelle et spirituelle. En écrivant son expérience, elle nous révèle des moments clés du parcours de David Néel, anecdotiques parfois, mais souvent très profonds. Et elle explique comment l'exploratrice avait poussé sa démarche personnelle au-delà de ce qu'aucun occidental n'avait accompli...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce quatrième tome conclut de manière toujours aussi passionnante la double épopée de celle qui fut la gouvernante d'Alexandra David Néel, et de la célèbre exploratrice bouddhiste. Peyronnet était bien plus qu'une employée et ce dernier tome nous fait comprendre à quel point son propre parcours personnel est fascinant. L'album est toujours aussi riche en épisodes qui datent de la première moitié du siècle dernier, les moments choisis creusent la dimension spirituelle, voire mystique du travail personnel de David-Néel. Fred Campoy et Mathieu Blanchot restent absolument fidèles au style semi-réaliste très judicieux qu'ils ont choisi, et qui donne aux personnages une vraie personnalité sans chercher à tout prix la ressemblance parfaite. Ils vivent et bougent avec naturel, souvent au milieu de décors magnifiques. Les deux auteurs savent ponctuer leur récit de moments contemplatifs, courts mais marquants. La toute dernière photo de la postface les montre aux côtés de Marie-Madeleine, une dame âgée et souriante qui semble ravie de l'image qu'ils ont donnée d'elle, très maigre et avec un nez pointu. En quatre tomes qui auront réellement pris leur temps, ils ont réalisé une adaptation personnelle sensible, découpée en époques chronologiques toujours reliées aux années passées par Alexandra David Néel au Tibet, en Inde et ailleurs. Un travail classique dans sa réalisation, avec ses moments racontés en voix-off, qui permettra assurément de faire naître chez de nouveaux lecteurs la curiosité autour de la grande voix occidentale du bouddhisme. Et de belles planches à quatre mains qui donnent des envies de relecture.
