L'histoire :
Colorado, 1869, plaine de Foxwood, une bande cowboys vient de décimer une tribu de cheyennes. Dull arrive à échapper au massacre. Il est recueilli par Oscar Carjat un photographe itinérant. Quelques années plus tard, le duo se rend à Little Whiskey car Carjat a été mandaté par un juge pour l’affaire Abel Kober. Il vient prendre la déposition d’un témoin et Dull, qu’il surnomme « l’attrapeur de vision », va tenter de faire le portrait-robot de l’assassin grâce au témoignage de Giselle, une prostituée qui a assisté au meurtre. Sans grande conviction, la fille de joie se prête à l’exercice. Le résultat est saisissant, le portrait est très ressemblant...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Wanted est un très bon western traditionnel, qui exploite une grande majorité des codes du genre. Dull, un cheyenne orphelin, n’a qu’une obsession : retrouver les salopards qui ont tué ses parents. Recueilli par Carjat, ils sillonnent le grand Ouest en roulotte. Sur leur chemin, ils croisent une chasseuse de primes qui a la même cible qu’eux et qui cherche à retrouver son frère. La particularité de Dull, le jeune cheyenne, c’est qu’il dispose d’un don de dessin, mais qui va au-delà du talent pour les portraits robots sur de simples descriptions. Ses dessins recèlent en effet d’autres pouvoirs. Comme dans tout western classique qui se respecte, ça défouraille à tout va, l’hémoglobine coule à flot, les saloons regorgent de mecs qui picolent, les salauds ont des bonnes trognes de brigands et sont cruels. Sur ce cocktail détonant, on soupoudre un peu de chamanisme et le tour est joué : on est envoûté. Ce one-shot se dévore d’une traite et on se laisse emporter par le rythme endiablé de cette chasse aux hors-la-loi. Le découpage aéré, avec des cases rarement surchargées de dialogues et de nombreux gros plans insufflent une dynamique quasi cinématographique à cette histoire. Graphiquement, Steven Dhondt donne du caractère à ses personnages, avec un dessin très expressif au trait caricatural vif, généreux et des couleurs chaudes. Le format atypique de l’album (21x32) ne gâche rien au plaisir de lecture, bien au contraire.
