L'histoire :
Une petite navette spatiale est en perdition dans le ciel d’une planète luxuriante de végétation. La navette se pose en catastrophe, avec un réacteur en feu. La porte s’ouvre, un petit astronaute avec une tête de daim en sort. Il s’évertue rapidement à éteindre l’incendie, pour éviter que la navette soit définitivement perdue. Puis il vérifie que l’œuf contenu par un sarcophage-capsule est intact. Ouf, tout va bien. Le daim vérifie sur l’ordinateur de bord la présence d’éventuelle vie alentours. Là aussi, il est rassuré : il est seul. Son ordinateur de bord lui donne aussi sa position : encore bien loin de son objectif. Il s’agit de réparer les avaries afin de pouvoir repartir. Le daim sort ses outils, change le réacteur, procède à des soudures. Il est sur le point de terminer lorsque son ordinateur l’alerte de la présence de deux individus en approche. Le daim panique et observe. Sur la ligne d’horizon, il aperçoit en effet deux formes. Un éclair signale qu’un tir vient d’être lancé. Une sorte de bombe plasma explose à ses pieds. C’est un ennemi et il est la cible. Blessé à l’épaule, le daim rejoint sa navette et tente de la faire décoller. Ouf, ses réparations ont été efficaces. La navette bouge, évitant de justesse un second tir de l’ennemi. La navette repart en rase-motte à travers une sorte de forêt très sombre, pour brouiller la traque de son ennemi, un individu longiligne en scaphandre, qui porte un « bâton-feu » et chevauche une sorte de cerf géant en scaphandre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Que voilà une étonnante BD de science-fiction, presque muette, qui se plait à brouiller les genres. Dans un décorum de planètes toutes plus exotiques les unes que les autres, nous suivons ici la (longue) traque d’un humanoïde en scaphandre à l’encontre d’un mignon petit daim, de plus en plus aculé, blessé et désespéré. Cet ennemi chevauche un animal révolutionnaire : une sorte de cerf avec un casque, qui sert aussi de navette spatiale supra-luminique. La technologie de cette espèce d’alien est sacrément aboutie ! Son arme a la forme d’un bâton-feu tout aussi pratique et puissant, et il est le seul à s’exprimer en phylactère, une cinquantaine de phrases courtes et écrites en majuscules, grand maxi, sur près de 200 pages tout de même. Entre lui et le « daim lunaire » (traduction de Moon deer), c’est la haine destructrice ultime. La narration à 95% visuelle est assez itérative dans son principe de course-poursuite, un peu longuette, qui se renouvelle essentiellement par ses changements de décors et de moyens. C’est souvent explosif, ça procure des paysages cosmiques ou exo-planétaires assez chouettes, avec des couleurs décalées et un dessin aux tonalités enfantines, aux formes rondes… Souvent le visuel est un peu chargé et on ne comprend pas les cadrages dans le détail au premier coup d’œil… Mais le détail de l’action n’est pas bien important, dans la mesure où le récit est simple. On finit par s’attacher à ce petit daim courageux qui parvient tant bien que mal à son objectif en protégeant son précieux et mystérieux œuf… avant que la fin totalement imprévisible et choc ne vous mette une grande claque dans les gencives. Cette conclusion géniale (que nous tairons) rattrape beaucoup l’aspect redondant et un peu gratuit de la traque galactique.
