L'histoire :
C’est la fin de l’après-midi, bientôt il faudra rentrer dîner dès l’appel des mamans. Peut-être pourra-t-on encore gratter quelques minutes mais sans abuser, sous peine d’en être privé pendant longtemps. Priver du jeu, priver de football. Sur une modeste pelouse, à côté des parkings et du bac à sable, quelques enfants disputent une qualif’. Un but de handball, des habits qui ne craignent plus trop d’être verdis, une balle, et petit à petit la bande d’amis grossit. Vient enfin le seuil critique pour disputer un match. D’abord faire les équipes : les blancs contre les bleus ? Les filles vs les garçons ? Au diable ! Bon alors, on le fait ce match ??? Il y a toujours celui qui se la pète, jongle, dribble en perso tous ses adversaires pour marquer. Et de surcroît, il chambre ses partenaires… Bref, il aurait mieux fait de la jouer collective et profil bas parce que son but n’y est pas. Eh oui, la cage improvisée entre un arbre et une pile de manteaux, a bougé ! Ces derniers ont volé, preuve qu’il y a poteau (et non rentrant !), même pas la peine de râler. Et lorsque le jeu reprend, le collectif fait parler la poudre, le score s’aggrave : il est temps qu’arrivent de nouveaux copains pour rééquilibrer les équipes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A l’heure où débutait le mondial en Allemagne, sortait l’album Mundial (prononcez avec l’accent brésilien) en forme de clin d’œil. Un album « amateur » puisant aux racines d’un sport devenu à sa cime très (trop) commercial. L’intérêt financier prime aujourd’hui souvent sur le fondement ludique (engendrant dérives et scandales judiciaires). Honteux. Alors Marc Lizano, Laurent Percelay et Ben Grrr ont eu l’idée de cette récréation enfantine. Qui, petit et/ou adolescent, n’a pas couru le soir après l’école pour disputer une partie de football ? Chacun s’affuble d’un nom reconnu et les équipes composées avec peine (jamais équilibrées !) arborent les drapeaux des nations étoilées. On s’y croit, on joue aux grands. Attention ! Pas question de balancer le match par-dessus la jambe, l’enjeu est important. Mais plus que la gagne, c’est le temps passé à s’éclater qui compte, le nombre de buts marqués. Sur le terrain, on est adversaire, pas ennemi et l’esprit demeure bon enfant. Le dessin fun et caricatural de James convient parfaitement au propos. Une bande de copains qui se retrouvent autour d’une balle pour partager un moment de plaisir, c’est cela le football, simple et convivial. Il y a les frimeurs, les artistes, les pas doués aux pieds carrés (que l’on fourre en défense ou dans les buts… du vécu, sniff !), les Blancs, les Blacks, les Beurs, le football est un jeu bigarré qui fait rêver. Un album souvenir pour les plus âgés, d’actualité pour la majorité (des aficionados) qui charrie avec humour et justesse. France/Allemagne’82 : une affiche devenu légendaire, idéale pour parodier un sport qui parfois s’y croit un peu trop, oubliant ses fondamentaux populaires. Une agréable surprise.
