L'histoire :
Le temps est au beau fixe, le ciel d’un vert magnifique, la journée s’annonce excellente. Car aujourd’hui, Karah le ferrailleur vient à la capitale, une mystérieuse plaque de métal sous le bras. Cet objet étrange, il l’a trouvé sur l’épave d’un astronef. D’étranges dessins, des silhouettes, plutôt moches d’ailleurs, sont représentés accompagnés de symboles et de graphiques peu clairs. Peut-être le professeur Shmok, expert en astrophysique pourra-t-il y comprendre quelque chose ? C’est à peine pensable, voire risible, mais si cette découverte ouvrait une voie vers d’autres mondes inconnus peuplés de créatures tout aussi méconnues ? A mourir de rire ! C’est en tout cas la seule réaction sensée qui s’impose à l’esprit d’un Octonien doté d’un minimum de jugeote. Et néanmoins, insulte à la mémoire des innombrables explorateurs qui parcoururent infructueusement l’espace, cette théorie fantaisiste semble fan-tas-tique… En attendant, pour Karah les difficultés commencent, à peine débarqué de la navette. Vue de la cambrousse, la capitale octoniène, Capsis, est une ville géante. Perdu, renversé, écrasé par l’engin d’un « technicien de surface », pris à partie dans une rixe entre les forces de l’ordre et le dangereux pirate Shnek, l’ennemi public n° 1, Karah parvient finalement à rencontrer le savant. Celui-ci, surexcité, l’emmène consulter le haut conseil de sciences avant d’en aviser le président…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voilà une excellente surprise venue de la planète Nebulo située au cœur de la galaxie féline Carabas. Sa couverture bleue sur fond blanc tape à l’œil. Déjà le graphisme s’annonce fun, innovant… en un mot : cosmique ! Pour son premier album, Zébé, alias Christophe Lourdelet, fort d’un passé glorieux dans l’animation (il a notamment travaillé sur Kirikou) frappe un grand coup. L’animateur et designer devient auteur complet (scénario, dessin et couleurs), créateur d’un univers à mi-chemin entre Star Wars et les Schtroumpfs. Un tome d’exposition, loin d’être « nébuleux » qui nous transporte hors des frontières balisées à la suite d’une sympathique équipe d’Octoniens, sur les traces d’une espèce alien, l’Homme. Eh oui, la nouvelle surprend : les octoniens ne sont plus seuls dans l’univers… Un vrai méchant, un président prévenant, un pirate déjanté, un conseil des vénérables ancêtres, une brochette d’éponges, gommes multicolores et autres capotes délirantes (les forces de police), etc. Que demander de plus ? Le dessin impeccable à la ligne claire et légère, nous offre un récit rythmé à géométrie variable. Rafraîchissant, dynamique, limpide et parfaitement maîtrisé, l’ensemble impressionne. L’espace nébulonien recèle de potentialités infinies, à l’instar des Donjons (Sfar et Trondheim, chez Delcourt), riche et divertissant, le cynisme en moins. La grande aventure ne fait que commencer et promet : un « space-opéra » délirant dont on espère impatiemment la suite...