L'histoire :
Ce jour là, en sortant de son hôtel, Lucas se félicite : une bonne journée de calamités en tous genres l'attend. Car incarné dans la peau d'un homme, Lucas est un démon, l'un des préférés de Satan. Son grand plaisir, c'est de semer le malheur, de causer des catastrophes, de terroriser ses contemporains... Et tant pis si un coup de fil intempestif sauve une jeune femme de la chute mortelle de son balcon, il se rattrape aussitôt avec un carambolage géant. Au même moment, la douce Zofia organise de la manière la plus humaine possible les chargements sur les docks de San Francisco. Il faut dire que Zofia est un ange, dotée d'une apparence humaine, sous la houlette de Dieu et de ses archanges. Ce jour là, elle reçoit un « code 7 » sur son bipeur. Elle file aussitôt au siège de la CIA (Centrale de l'Intelligence des Anges), pour y recevoir une mission de la plus haute importance. En effet, après des millénaires de combat stérile, Dieu et le Diable viennent de signer un « pari » : une lutte finale d'une semaine, sur un terrain délimité, entre le meilleur agent du paradis et le meilleur agent de l'enfer, décidera de basculer définitivement l'humanité d'un côté ou de l'autre. Cette charge incombe évidemment à Lucas et Zofia et le terrain d'action sera San Francisco. Cependant, dès leur première rencontre, leurs regards se croisent et c'est une sorte de coup de foudre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adapté en deux tomes du roman éponyme de Marc Levy, l'intrigue de Sept jours pour une éternité se fonde sur une problématique manichéenne et légère : le bien et le mal vont livrer leur ultime combat par le biais de leurs meilleurs agents, lors d'une épreuve d'une semaine. Un ange et un démon, recrutés parce qu'ils sont respectivement les fleurons du paradis et de l'enfer, vont donc tenter de faire définitivement basculer l'humanité d'un côté ou de l'autre. Pour pleinement profiter du divertissement qui découle de ce récit, il faut accepter comme postulat de départ, au premier degré, l'existence de ces entités divines sous apparences et organisations humaines. Le paradis et l'enfer sont en effet décrit ici comme de vastes « entreprises de service public » et les héros empruntent les archétypes de la comédie sentimentale : beaux, jeunes et pleins de ressources. Partant de là, ce premier tome se révèle tout à fait délassant, grâce au savoir-faire narratif de l'inévitable Eric Corbeyran. Au-delà, il réjouira par les biais graphiques choisis par son fidèle dessinateur Espé. Car visuellement, Espé parvient à dépoussiérer plutôt pas mal les incarnations anthropomorphes traditionnelles des forces divines judéo-chrétiennes. Dieu, vieux barbu aux cheveux longs, boudine un peu dans son complet de travail, au dernier étage lumineux de son building céleste. Le diable dans sa cave nauséabonde est également habilement campé par un ébouriffé pustuleux aux petites lunettes rondes et noires. Et le couple de héros, dans une logique toute hollywoodienne, vont visiblement surtout se livrer à un duel amoureux au cours de la seconde partie, qu'on attend déjà impatiemment...