L'histoire :
En août 2003, en pleine canicule, Julie et Miya vivent ensemble dans un appartement parisien. L’un de leurs passe-temps est de faire des clichés pornos… ce qui a le don d’échauffer systématiquement les sens de Julie. De fait, les séances se terminent en galipettes sur le canapé avec toutes sortes de sex-toys. Néanmoins, si Julie apprécie fortement les relations lesbiennes, elle n’aurait rien contre un petit coup de (bip…) de temps en temps. Aussi, Miya lui prépare-t-elle une surprise pour son anniversaire. Son coup manque d’ailleurs de capoter, car Julie suspecte quelque chose, par l’entremise d’une petite annonce sur Internet. En rage, elle se persuade alors que Miya est une tigresse nymphomane qui cherche à multiplier les relations en dehors de leur « couple ». Lorsque ce soir là Julie découvre la surprise elle en est ravie : deux jeunes hommes inconnus lui chantent un bon anniversaire avec leur bistouquette fringantes trempées dans un gros gâteau plein de crème chantilly. Julie ne se fait pas prier pour souffler les bougies…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si on se positionne sur le plan de la « chronique sociale », Babydoll Diary se montre de nouveau trivial, à tendance obscène. Entre 2001 et 2010, notre jeune parisienne styliste de mode a en effet une libido toujours aussi exacerbée, bien qu’elle n’ait toujours pas d’orientation sexuelle précise. Elle s’ébat avec des femmes, avec des hommes, avec les deux en même temps, voire à 4, avec toutes sortes d’expériences très très cochonnes qui en exciteront (sûrement) plus d’un… Néanmoins, vous l’aurez compris, la quête de soi n’est ici qu’un prétexte : la démarche de Babydoll Diary se trouve précisément dans l’érotisme pur jus (oups), ou plus précisément la pornographie. Le ton autobiographique de l’interview intime et chronologique renforcera d’ailleurs les bouffées de chaleur auprès du lecteur mâle. Membres de l’autre sexe, n’hésitez pas à nous donner votre avis. Mais Julie Ka (reposez immédiatement cet annuaire : c’est un pseudo) joue-t-elle à l’exhibitionniste en dévoilant son autobiographie authentique ou est-ce une astuce pour nous placer dans la position du voyeur ? Qu’importe, le fait de se poser cette question prouve qu’elle a réussi son coup en brouillant l’écoute. Pour la forme, le dessinateur Philippe Scherding qui poursuit ici son premier projet BD, s’est prêté au jeu à l’aide d’un dessin stylisé, pas franchement convaincant sur les traits et les détails des personnages, mais bien suffisant pour susciter l’émoi.