L'histoire :
A 37 ans, Julie Ka, directrice artistique d’une maison de haute couture, a toujours eu une vie sexuelle très libre. Si aujourd’hui, avec son métier, les rapports sont devenus rares, elle se souvient de ses premières expériences aussi diverses qu’aventureuses. Profitant de son attrait récent pour les mangas et la bande dessinée, ainsi que de l’interview d’une journaliste – qui l’excite instantanément quand elle débarque chez elle – elle commence à raconter sa vie érotique en bande dessinée. Tout commence en 1993, avec sa tendre amante japonaise de l’époque, Azuko. Azuko repartie au Japon, Julie ne rêve que d’aller la rejoindre. Pour se payer le billet, elle participe à une mission d’espionnage industriel (ratée) dans l’usine de poupée où elle travaille, avec la complicité d’une autre amante, Cath. Avec elle et un copain barbu, elle se fait aussi un plan à 3, dans la chaufferie d’une boîte de nuit. Julie vit alors dans un immeuble d’une cité de banlieue et ne porte pas de culotte – ce qui affole les petits caïds qui zonent dans le hall. Une nuit, elle se réveille avec son colloc entre les cuisses, en train de lui brouter le minou… Plus tard, alors qu’elle est retournée vivre chez sa mère, elles reçoivent un coup de fil d’un dénommé Perceval. Ce garçon entreprenant est tombé raide dingue d’une photo de sa mère, jeune, trouvée entre les sièges d’un compartiment de train. Il veut la rencontrer…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
A travers cette chronique présentée comme autobiographique, Julie Ka, directrice artistique d’une maison de haute couture, se raconte le temps d’un bilan chronologique de sa vie sexuelle, sur le mode du journal intime en bande dessinée. La scénariste et héroïne principale donne d’emblée et clairement le ton fripon : « Je m’appelle Julie Ka, j’ai 37 ans […] ça fait six mois que je n’ai pas fait l’amour. Mais aujourd’hui, enfin, je baise ». Au dessin, Philippe Scherding met en scène ces confessions sexuelles de manière très explicite (à réserver aux majeurs) (et on ne parle pas des doigts) à l’aide d’un trait stylé et épais. Un bémol : les visages des personnages féminins (dont la principale intéressée), avec leurs bouches systématiquement en cul de poule, ne sont pas très gracieux et finissent par exaspérer. Vous plongez donc pour une première immersion au sein des 7 premières années de la vie sexuelle de Julie. En effet, peu peuvent se targuer d’avoir eu des expériences aussi débridées et libertines – et heureusement, parce que si cela avait été morne, il n’y aurait pas eu de quoi faire un bouquin. Julie lesbienne, Julie sans culotte, Julie sur un plan à 3, Julie qui refile son mec à sa mère, qui se tape son voisin devant lui, qui partouze pour le nouvel an… Pfiiiou, c’est chaud ! L’amour libre a rarement été aussi éloquent. Reste qu’à part cet empilement d’expériences lubriques et hédonistes, on ne voit pas très bien où veut en venir la scénariste, hormis nous emmener sur un terrain manifestement exhibitionniste. Un second tome suivra, retraçant certainement les années 2000-2010, pour nous éclairer… et nous émoustiller…