L'histoire :
En l’an 2297, quatre rayons lumineux de forte intensité se dirigent vers la Terre, émis par quatre points épars et éloignés de notre galaxie. Les scientifiques s’inquiètent car ils ne savent pas l’effet que ces rayons vont produire à l’arrivée… et ils s’inquiètent d’autant plus que ces rayons semblent être concomitants avec la découverte d’un mystérieux sarcophage extraterrestre. Dans celui-ci, qu’ils ont peiné à ouvrir, se trouvait une jeune femme d’une grande beauté, sous état d’hibernation, qu’ils ont baptisé « Eve ». Siderow, le président du consortium minier à l’origine de la découverte d’Eve, envoie des explorateurs sur l’un des points d’origine d’un rayon, une équipe qui se trouvait déjà proche de la planète Opérion. Dans le même temps, ses équipes scientifiques se perdent en conjectures quant aux desseins et à la nature de la mystérieuse jeune femme. Elle passe 20 heures par jour à dormir et dans son entourage, les hommes sont souvent sujets à des dérèglements hormonaux et psychologiques violents. Les premières équipes en milieu clos qui l’ont approchée ont d’ailleurs toutes été décimées par leurs propres excès insensés de sauvagerie. Faut-il la considérer comme un ennemi ? Ou plutôt comme un fabuleux objet d’étude en vue de l’immortalité humaine ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce tome 2, Eternum confirme toutes les promesses d’une excellente série de science-fiction en devenir. En parfait expert de l’intrigue fantastique et/ou futuriste, le scénariste Christophe Bec alterne deux phénomènes certes déjà identifié à travers la littérature du genre, mais ici admirablement conjugués. D’une part, l’apparition de rayons mystérieux se dirigeant vers la Terre (cf. Apocalypsemania, Blake et Mortimer…). D’autre part, l’influence néfaste d’une créature qui pousse les hommes à la sauvagerie (cf. Sanctuaire d’un certain… Christophe Bec). Il semble qu’une intelligence extraterrestre ait décidé d’intervenir sur la destinée de l’humanité… a priori à des fins nuisibles. Reste à connaître les effets réels de ces phénomènes et si l’intelligence humaine saura les neutraliser. Et tant pis si dans cette série, les ondes de communication vont plus vite que la vitesse de la lumière… ce qui est aujourd’hui impossible, au regard des modèles astrophysiques qui font foi. On imagine qu’en 2297, la physique einsteinienne a été dépassée, et basta. Bec manage fort bien le suspense et l’action, mais le potentiel addictif de ces mystères doit aussi beaucoup au dessin réaliste de très haut niveau de Jaouen. Le dessinateur est aussi spectaculaire pour les phénomènes stellaires que pour les éléments technologiques ou les visages des personnages expressifs. Les partis-pris graphiques et colorimétriques appuient certes sévèrement sur les ambiances technoïdes et les effets fluo, mais cela est parfaitement raccord avec l’époque futuriste et le spectre alien. Mention spéciale pour Eve, extraterrestre muette et charmante à se damner…