L'histoire :
De nos jours, Claire poursuit ses recherches sur le carnet que lui a légué sa tante à sa mort. Elle s’intéresse cette fois aux desseins, durant la Seconde Guerre Mondiale, de l’amiral allemand Canaris, chef de l’Abwehr, le service de renseignements de l’armée allemande. Ce n’était pas exactement un nazi, mais il avait néanmoins envoyé une espionne – toujours la même – Anna Schaerer, pour infiltrer le milieu estudiantin, syndicaliste et intellectuel de Munich. Car dans cette ville, des tracts de propagande son massivement distribués, qui dénoncent depuis l’intérieur du territoire l’ignominie du parti Nazi. Disciplinée et efficace, Anna s’était habilement affranchie de cette mission, sans jamais se trahir auprès des services rivaux qu’étaient la gestapo et les SD. Il y avait pourtant de quoi : à l’arrivée, Anna retrouvait par hasard Jürgen, un ex-petit ami, désormais ObersturmFührer à la Gestapo. Les premiers jours d’Anna à Munich avaient ensuite été laborieux. Il semblait qu’un grand ménage avait déjà été fait parmi tous les membres de la « Rose blanche », nom de ce mouvement résistant. Chez Carl Muth, elle avait pourtant « accroché » la piste d’une certaine Inge Scholl…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La triplette de scénaristes Régis Hautière (le prolifique), Francis Laboutique (l’ancien libraire) et Emmanuelle Polack (l’historienne) compose un second portrait de femme résistante durant la Seconde Guerre Mondiale. Après l’aviatrice Amy Johnson, leur personnage central Anna Schaerer, espionne fictive dévolue à des missions d’infiltration, s’intéresse au mouvement « La Rose Blanche », qui lutta de l’intérieur par moult forces propagandistes, contre l’obscurantisme et les ignominies du parti nazi. Le sujet central de ses investigations s’appelle Sophie Scholl… même si le frère et les alliés de cette dernière auraient tout aussi pu avoir l’honneur du titre. Sa jeunesse, sa vertu, son intelligence fond néanmoins de Sophie Scholl une héroïne magnifique et poussent même la manipulatrice Anna Schaerer à adhérer à ses idées… sans se départir pour autant de son objectif. Jusqu’alors traîtresse, le personnage-fil-rouge de la série y gagne quelques galons de sympathie. S’il ne parvient pas tout à fait aux cimes du souffle romantique et du suspens, le récit est fort correctement rythmé et parfaitement intéressant. Il y gagne aussi à être dessiné par les tablettes infographiques expertes de Marc Veber, déjà rompu à la période nazie pour avoir réalisé la série Boro, reporter photographe. Cette belle œuvre de Mémoire se termine par un dossier de 3 pages éclairant le mouvement de la Rose Blanche ainsi que le court et héroïque destin de cette jeune martyre.