L'histoire :
N’arrivant pas à trouver l’inspiration, un jeune homme qui se veut auteur de théâtre se rend à des enterrements afin d’y trouver émotions ou une quelconque idée. Il a peu d’amis, juste un couple chez qui il dîne cinq fois par semaine. Ses parents, quant à eux, essaient de s’intéresser à lui, mais n’en ont que pour son frère cadet, qui a bien réussi dans la vie. Assistant de nouveau à une cérémonie, il croise un homme moustachu qu’il avait déjà remarqué. A la fin, celui-ci vient à sa rencontre et lui souffle un mot : « Figurec ». L’auteur n’attend pas un instant et tourne derechef les talons. Mais les jours passent et cela le hante. Que peut vouloir dire ce mot ? Curieusement, il recroise l’homme dans un supermarché et tous deux se donnent rendez-vous dans un bar. Là, l’homme à la moustache lui révèle que Figurec est en fait une société de figurants engagés pour jouer dans tous les cas de figures : enterrements, vernissages, etc. Le souci est que depuis, l’auteur non inspiré voit des employés de Figurec partout ! Afin de faire bonne impression à sa famille, il décide toutefois d’engager une jeune femme pour tenir le rôle de sa petite amie. Mais au fur et à mesure, il tombe progressivement amoureux d’elle…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Premier roman de Fabrice Caro, publié en février 2006, Figurec a d’emblée marqué les esprits par l’originalité de son sujet. Rappelant dans d’autres genres des films tels qu’eXistenZ ou des romans comme Shutter Island, Figurec n’aurait pu trouver mieux que Christian de Metter pour l’adapter. Depuis ses débuts, le dessinateur a une collection de titres de genre absolument remarquables. Avec Figurec, nous découvrons un récit à la première personne, mettant en scène un auteur de théâtre sans inspiration (en a-t-il déjà eu seulement ?) et sans le sou, qui découvre l’existence d’une société engageant des figurants pour intervenir plus ou moins fortement dans des manifestations aussi diverses que le lancement d’un produit ou des enterrements. Bien évidemment, plus la rémunération est importante, plus la prestation l’est aussi ! Avec un récit à la narration assez lente, de Metter restitue parfaitement l’ambiance paranoïaque du roman et son visuel très personnel enrichit l’ensemble d’une ambiance hors norme, pour finir avec une belle montée en puissance digne d’un film comme Fight Club. On ne lit pas Figurec, on le ressent pleinement, et le lire restera une expérience marquante, preuve de qualité.
