L'histoire :
Patrick Vaille est le fils d’un célèbre pilote automobile. Sa vie a tout pour être idyllique : une femme qui l’aime et qui est enceinte, une fortune héritée de son père et une entreprise sportive qu’il dirige. Un jour, tout bascule pourtant. Il veut aider l’un de ses amis, Yannick, pour son déménagement… et oublie que ce jour est celui de l’échographie de sa femme. En voulant faire le mariole devant son ami, il décide de lui faire une farce téléphonique. Sa femme lui répond alors bizarrement, sans le reconnaître. De retour chez lui, Patrick interroge sa moitié et lui demande la vérité. A force de persuasion, celle-ci lui avoue que cela fait plusieurs mois que quelqu’un la fait chanter. Cette personne aurait des dossiers sur le père de Patrick, montrant qu’il serait pédophile. Patrick s’énerve mais Jeanne lui dit avoir vu des photos et les avoir détruites. Patrick en vient à fomenter un plan où il tuerait leur maître chanteur. Sa femme lui avoue alors connaître l’adresse de ce dernier, car il aurait commis l’erreur d’appeler sur le portable sans cacher son numéro. Le lendemain, Patrick se rend sur les lieux et tombe nez à nez avec un vieil homme…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Christian De Metter est un auteur prolifique, ces dernières années. Heureusement pour nous, ses albums sont généralement de fort bonne qualité, parmi lesquels Figurec et Dusk. L’œil était dans la tombe propose de découvrir la lente spirale paranoïaque d’un homme dont les pulsions meurtrières vont provoquer de nombreux drames. Les crimes sont cruels, calculés et empreints de sadisme. Les inspecteurs dénotent même un acharnement sur une partie du visage, l’œil. Le personnage principal, Patrick Vaille, est au départ assez normal au vue de sa condition sociale. Il perd néanmoins progressivement pied et devient quasiment associable. De Metter livre une histoire sombre, jamais complaisante avec son héros, justifiant ses prédispositions (enfance troublée) mais pas ses actes. Son dessin fait de trait et d’une colorisation directe à l’aquarelle est toujours aussi original. Les séquences de violence sont entourées d’un cadre ou d’un fond noir. La montée en puissance du scénario, accompagné d’une ambiance visuelle de plus en plus intimiste, fait de ce one-shot un excellent thriller, que tout amateur se doit de lire.
